Abattage de poussins : une vidéo choc fait réagir le gouvernement
Difficile de rester de marbre face à de telles images. Depuis mercredi 15, l'association de défense des animaux L214 diffuse une vidéo pour dénoncer les conditions de vie effroyables de poussins élevés dans un couvoir breton. Ces images, difficilement soutenables, ont fait réagir la Direction générale de l'alimentation (DGAL), organe dépendant du ministère de l'Agriculture, qui a annoncé jeudi 13 une remise à plat de la réglementation en matière de bien-être animal.
"Le ministre va lancer une nouvelle stratégie en matière de bien-être animal, ambitieuse. Il est prévu de revoir tous les dispositifs de mise à mort sur toutes les filières", explique Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de la DGAL. Ce travail, mené en collaboration avec les éleveurs, devrait commencer fin 2014. La France espère également "faire évoluer éventuellement la réglementation européenne" qui autorise à broyer les poussins vivants.
Cette annonce est intervenue au lendemain de la diffusion de la vidéo publiée par L214. Filmée par un employé en caméra cachée, elle montre des poussins jetés vivants et agonisants dans une benne à ordure, d'autres mis dans des sacs poubelle puis étouffés. D'autres séquences, assez choquantes, montrent la cruauté de certains employés ainsi que des images de la broyeuse de poussins.
Pour Brigitte Gothière, directrice de l'association L214, "ces images sont un véritable cauchemar qui brisent le cœur et inspirent une profonde indignation". "Parce qu'aucun consommateur ne voudrait cautionner de tels sévices, nous mettons ces images à disposition du public pour lui permettre de prendre conscience de la maltraitance omniprésente dans les productions animales".
En attendant, l'association, qui prône la fin de l'élevage industriel, a lancé une pétition (disponible sur son site Internet) pour faire interdire le broyage de poussins. Une pratique encore autorisée par la réglementation européenne alors que l'Assemblée nationale a adopté en octobre dernier une disposition qui reconnaît aux animaux la qualité symbolique d' "êtres vivants doués de sensibilité".
Interrogée sur ce couvoir, la DGAL indique qu'une inspection "récente" menée par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Finistère a relevé "un certain nombre d'irrégularités" dans la conduite de l'élevage.
Pour autant, la demande de mise en conformité "n'a pas relevé d'éléments suffisants pour retirer l'agrément sanitaire du couvoir", explique Jean-Luc Angot. Suite à cette vidéo, une nouvelle inspection y sera menée, avec l'appui de la brigade nationale des vétérinaires. De son côté, le couvoir a pour le moment refusé de réagir.
(Voir la vidéo ci-dessous. Attention, ces images peuvent heurter les personnes sensibles):
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