Biodiversité : Le Parlement européen planche sur la restauration de la nature
DÉPÊCHE — Enrayer le déclin de la biodiversité et réparer les écosystèmes abîmés partout en Europe, c'est l'objectif d'un projet de loi de l'Union sur la restauration de la nature. Actuellement débattu au Parlement, il ne convainc pas les Vingt-Sept.
Pollution, urbanisation, exploitation intensive... Selon Bruxelles, plus de 80 % des habitats naturels de l'Union européenne (UE) sont dans un état de conservation "mauvais ou médiocre" (tourbières, dunes et prairies tout particulièrement), et jusqu'à 70 % des sols sont en mauvaise santé.
Pour répondre à ce fléau dans les années à venir, le texte s'appuie sur un investissement de 100 milliards d'euros et propose les mesures suivantes :
- Instaurer d'ici à 2030 des mesures de restauration sur 20 % des terres et espaces marins à l'échelle de l'UE, puis d'ici à 2050 sur l'ensemble des zones qui le nécessitent.
- Imposer un objectif contraignant de non-détérioration sur de vastes zones, y compris hors des aires protégées Natura2000.
- Interdire toute perte nette d'espaces verts urbains d'ici à 2030, puis imposer leur augmentation d'au moins 5% d'ici à 2050, tout en visant à cette date 10% d'espaces arborés dans chaque agglomération.
- Améliorer l'état des tourbières, précieux puits de carbone naturels, et des forêts.
- Supprimer des obstacles (par exemple certains petits barrages obsolètes) sur les fleuves et rivières, afin d'atteindre "au moins 25 000 km" de cours d'eau "libres" d'ici à la fin de la décennie.
- Inverser le déclin des populations de pollinisateurs d'ici à 2030, puis les accroître.
- Étendre les zones "à haute diversité", avec l'objectif indicatif qu'elles représentent 10 % des terres agricoles à l'échelle de l'UE. L'expression recouvre des réalités variées : haies, fossés, étangs, arbres fruitiers, mais aussi rotation des cultures...
Si le projet est globalement soutenu, les États sont réticents vis-à-vis des contraintes de résultats et des objectifs quantitatifs. Sur le point des espaces verts, par exemple, certains États souhaitent simplement "ne pas diminuer" plutôt que d'avoir à augmenter.
Par ailleurs, les Vingt-Sept prévoient certaines dérogations pour l'installation de projets d'énergies renouvelables ou d'infrastructures de Défense.
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