BNP Paribas, Société générale… les banques françaises au secours de l’énergie fossile

« Le nerf de la guerre, c’est la finance. Avec elle, pour protéger notre planète, nous pouvons changer la donne », a annoncé Emmanuel Macron, au sommet sur le climat, organisé par Joe Biden, en avril dernier. La réalité semble différente selon un rapport publié ce 18 mai, par Les Amis de la Terre et Oxfam : la finance n’aurait rien de vert, car selon ce rapport, les banques françaises, au cours de la pandémie mondiale de Covid-19, auraient porté secours aux multinationales du pétrole, du gaz et du charbon.

Les deux ONG révèlent que sur la période courant de janvier 2020 à mars 2021, les banques françaises, comme BNB Paribas, Société générale, Crédit Agricole et le groupe Banque Populaire Caisse d’Epargne, ont financé plus de 100 milliards d’euros à des entreprises œuvrant dans les énergies fossiles. On y trouve notamment : BP, Chevron, Eni, Equinor, ExxonMobil, Repsol, Shell et Total. « Les quatre grandes banques françaises ont de surcroît toutes augmenté ces financements, de 22,5 % en moyenne entre 2019 et 2020 », expliquent les auteurs de l’étude. Reporterre donne l’exemple du groupe Total, qui a perdu 20% de sa valeur en 2020. Les banques françaises ont réinjecté 25% de leurs financements. BNP aurait financé ces multinationales à hauteur de 9,9 milliards d’euros.

Lorette Philippot, chargée de campagne finance privée auprès d’Amis de la Terre France s’est confiée à Reporterre : « En répondant à la demande massive de capitaux de l’industrie fossile, les banques sont en totale contradiction avec ce que dit le Programme des Nations unies : qu’entre 2020 et 2030, la production mondiale de pétrole et de gaz doit diminuer respectivement de 4 % et 3 % par an, pour être conforme à la trajectoire de 1,5 °C ».

Conséquence : selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 2021 sera sans doute la pire année en matière de hausse des émissions à gaz à effet de serre.