Détergents, insecticides et médicaments polluent les rivières
Selon l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), qui publie deux études menées conjointement avec l'Office français de la biodiversité (OFB), la plupart des 1 600 rivières françaises étudiées sont polluées par des détergents, insecticides, herbicides et médicaments. Les études ont suivi 141 contaminants, et la grande majorité (122) ne présentait de dépassement de seuils écotoxicologiques que sur très peu de sites. Sur les 19 contaminants restants, essentiellement issus de détergents, insecticides, herbicides ou médicaments, les seuils sont dépassés sur un très grand nombre de sites, jusqu’à 95 % des rivières étudiées !
Les micropolluants, des produits potentiellement néfastes pour la santé humaine
Selon le communiqué de l’Ineris et l’OFB, des contaminants sont présents à des niveaux dépassant les seuils écotoxicologiques sur un nombre de sites très important. Les résidus de détergents sont détectés sur 95 % des rivières ; les résidus d’insecticides sur 40 % des rivières ; les résidus d’herbicides sur 25 % des rivières ; et les résidus de médicaments sur 20 % des rivières. Ces résidus peuvent arriver dans les cours d'eau soit à travers des rejets des stations de traitement des eaux usées, soit diffusés via le lessivage des sols par les pluies. Même à de très faibles concentrations, ces substances sont suspectées, selon le rapport, d'être néfastes pour la biodiversité, et même pour la santé humaine. Présents dans tous les milieux aquatiques, ces micropolluants représentent un gros défi de surveillance et de quantification, compte tenu de leur grande variété et de la difficulté technique d’analyse.
Des études importantes pour la surveillance et la réglementation de l’utilisation de micropolluants dans l’industrie
L’Ineris signale dans son communiqué de presse que ces études sont primordiales pour mettre en place une surveillance qui permettra de nourrir une voie réglementaire. Des mesures de remédiation ou de réduction des émissions pourront être instaurées grâce au suivi périodique des substances chimiques dans les eaux de rivières. Les études permettront aussi d’influencer les cadres réglementaires européens pour la réduction d’utilisation de certaines substances chimiques.
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