En France, seuls 5 % des vêtements collectés reviennent aux plus démunis
Certaines initiatives de recyclage de vêtements des entreprises de la “fast fashion” sont dénoncées comme étant du “greenwashing”, qui génère finalement de la surconsommation. Les réseaux de collecte et de donations caritatives de vêtements sont maintenant aussi critiqués, car selon le journaliste Hugo Clément dans son émission dominicale “Sur le front” sur France 5, les conteneurs prévus à cet effet n’accomplissent pas réellement leur mission. En effet, seuls 5 % de ces vêtements parviendraient vraiment aux Français les plus démunis.
Que devient le contenu des bornes de collectes ?
Selon l'émission, seulement une borne sur 30 bornes de la Croix Rouge est donnée aux plus démunis, le reste sert à financer l’ONG. Les habits sont vendus 13 centimes le kilo à un industriel, et cet argent est réinvesti dans les actions de l’association. De l’autre côté, 10 % des vêtements sont brûlés pour chauffer des habitations ; 33 % sont recyclés, et le reste est exporté à l’international, principalement en Afrique.
La "fast fashion" empêche de donner une deuxième vie aux habits
Les habits de mauvaise qualité, qui ne peuvent pas être utilisés, finissent souvent exportés sur le continent africain. Mais en raison de la faible qualité de ces habits, ils finissent aussi la plupart du temps à la poubelle, plus précisément dans des décharges sauvages, contaminant plages et rivières. Cela est accentué par le rythme frénétique des achats bon marché en Occident. Et le cercle vicieux de la pollution ne s’arrête pas là, puisque les vêtements polluent les eaux dans lesquelles sont pêchés de nombreux poissons destinés au marché européen. Le constat est donc très sévère : le recyclage ou la donation des habits ne peut plus servir de prétexte pour justifier les habitudes de surconsommation. Même dans leur deuxième vie, les vêtements finissent par polluer les cours d’eau et les plages africaines. La solution passe donc forcément par une meilleure production, réduite, et des achats de vêtements moins réguliers. Plus de qualité et moins de quantité.
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