Quand certains veulent continuer à porter un masque malgré l'assouplissement des mesures

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FranceSoir
Publié le 26 mai 2021 - 13:22
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Masque au travail
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JEFF PACHOUD / AFP
Certaines personnes ont adopté le masque à long terme, et continuent à le porter, même lorsque cela n’est plus obligatoire.
JEFF PACHOUD / AFP

Depuis près d'un an, les masques de protection contre la Covid-19 font désormais partie du quotidien des habitants de nombreux pays. De nouveaux modèles ont été inventés, et le masque est devenu un accessoire, mi-hygiénique mi-vestimentaire. Il est devenu une partie intégrante des tenues et rituels de nombreuses personnes. Il y a quelques jours, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran n'a pas exclu un allègement de la mesure du port du masque d'ici l'été et plusieurs départements ont déjà pris les devants. Mais allons-nous prochainement voir les gens à nouveau le visage découvert dans la rue? En étudiant la situation aux États-Unis, on note un comportement surprenant : certaines personnes ont adopté le masque à long terme, et continuent à le porter, même lorsque cela n’est plus obligatoire. Plus étonnant encore, leurs motivations ne sont pas seulement médicales.

Un refus de s’exposer à nouveau à la communication non verbale

Aux États-Unis, les personnes vaccinées peuvent désormais circuler à visage découvert, sans masque, même à l’intérieur (sauf dans les transports en commun). Malgré cela, de nombreuses personnes continuent à porter un masque. Certains pensent que les masques pourront leur épargner les rhumes et grippes habituels, tout en protégeant les personnes vulnérables à ces maladies saisonnières. Mais les vraies raisons semblent être psychologiques : certains ne sont pas prêts à montrer à nouveau leurs émotions en public, comme le mépris ou le dégoût lorsque quelqu'un se rapproche trop dans une file d’attente, ou l'ennui lorsque quelqu’un raconte la même histoire pour la dixième fois. Les porteurs de masques disent voir une multitude d'avantages à se couvrir. En plus de pouvoir masquer leurs émotions, les masques permettent de cacher un bouton, une barbe mal rasée ou un visage non maquillé.

Une solidarité avec les non vaccinés et leur vie privée?

Aux États-Unis, le port de masque obligatoire est réservé aux personnes qui n’ont pas voulu ou n’ont pas pu se faire vacciner. Certains choisissent donc de rester masqués par solidarité, explique Baruch Fischhoff, qui étudie ce phénomène à l'Université Carnegie Mellon. Il s'agit notamment de se montrer solidaire avec ceux qui ne peuvent pas se faire vacciner, y compris les jeunes enfants, et de signaler aux autres qu'ils se soucient toujours de se protéger les uns aux autres.

Confusion et peur de la maladie

Les mesures strictes au niveau global ont exacerbé les peurs. Les craintes d'être contaminé par la Covid19 ne peuvent pas se dissiper si vite. La confusion concernant le bon moment pour supprimer l’obligation du port du masque est compréhensible, a déclaré Baruch Fischhoff. Certaines personnes peuvent ressentir un réconfort instantané après avoir reçu leurs injections, tandis que d'autres ne sont peut-être pas encore tout à fait convaincues qu'elles sont protégées. "Je pense que le sentiment psychologique de soulagement s'accumule, et il s'accumule à des rythmes différents pour différentes personnes", explique Fischhoff.

Les gens sont devenus plus conscients des microbes et germes

Pour les docteurs Valerie Parkas et Beverly Forsyth, professeurs agrégés de médecine et de maladies infectieuses, il pourrait être intéressant de ne pas se débarrasser complètement des masques. Désormais, lorsque quelqu'un se sent malade et interagit avec les autres, c’est un bon réflexe de ressortir les masques du placard. Les autorités sanitaires pourraient profiter de l’habitude du port du masque pour le recommander lorsque des agents pathogènes sont présents dans certaines zones, lors d’une épidémie de grippe par exemple.

Le masque peut épargner une grippe mais ne protège pas la santé mentale

Pour Valérie Parkas, le port du masque généralisé ne serait pas recommandable, car cela pourrait avoir un impact négatif sur la santé mentale. «Un sentiment de dépendance à son égard a probablement un impact négatif sur votre santé mentale. Nous avons tous besoin de voir le visage de l’autre, d’être des gens sociaux et de voir nos amis et notre famille. Nous devons nous étreindre. » soutient la docteur.

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