Réchauffement climatique et affaissement des régions côtières : une inquiétude grandissante

Le niveau de la mer augmente et les côtes s’affaissent. Une situation qui tend à s’aggraver chaque année. Alors qu’on attribue au réchauffement climatique la montée du niveau de la mer et des océans, les régions côtières seraient en danger à cause de l’activité humaine.

Une récente étude britannique, publiée dans la revue Nature Climate Change, indique que l’augmentation du niveau de la mer est quatre fois plus rapide du côté des régions côtières victimes d’affaissement. En cause ? L’activité humaine. Selon le chercheur Robert Nicholls, principal scientifique de l’étude, « les taux rapides d’affaissement dans les deltas et en particulier dans les villes des deltas sont principalement dus au pompage des eaux souterraines, à l’extraction de pétrole et de gaz et au réapprovisionnement en sédiments empêché par les barrages en amont, les défenses contre les inondations, l’extraction de sable ou l’exploitation minière ». Une situation alarmante qui s’intensifie ces dernières années. Si rien n’est fait, l’érosion du littoral va s’intensifier. « Environ 58 % de la population côtière mondiale vit dans des deltas où la terre s’affaisse », s’alarme Robert Nicholls.

Déjà en 2014, à Soulac-sur-Mer, en Gironde, un immeuble a dû être évacué en urgence, à cause d’un risque d’affaissement de la plage sur laquelle il se trouvait.

En Indonésie, c’est toute la capitale Jakarta qui est en danger. « La ville est en train de couler en raison de l’extraction des eaux souterraines de puits peu profonds… ». Pour faire face à une population grandissante, les autorités indonésiennes ont vidé les nappes phréatiques, des immeubles ont été construits, empêchant l’infiltration de l’eau et entrainant l’affaissement des sols. Au nord de la ville, les rivages s’enfoncent de près de 25 centimètres par an. La capitale a été déplacée sur l’ile de Bornéo en 2019.