Accusé à tort de vol par Apple, il attaque l'entreprise et son usage de la reconnaissance faciale
Un étudiant new-yorkais de 18 ans a décidé lundi 22 d'attaquer l'entreprise Apple qui l'a, par erreur, accusé de vol dans ses magasins. Le jeune homme a été désigné par une reconnaissance faciale
Il a été accusé à tort et exige maintenant de l’une des firmes les plus puissantes au monde la bagatelle d’un milliard de dollars. Un étudiant new-yorkais âgé de 18 ans attaque Apple en justice pour avoir été accusé à tort par l’entreprise d’un vol qu’il n’a pas commis. Fait particulièrement notable, le jeune homme a été désigné par un logiciel de reconnaissance faciale, à son insu.
L’affaire remonte à novembre 2018. Ousmane Bah est appréhendé à son domicile après une dénonciation d’Apple qui l’accuse de vols dans ses magasins dans quatre Etats différents de la côte est des Etats-Unis.
Apple l’a "identifié" grâce à un logiciel de reconnaissance faciale lors d’un achat effectué à son nom. Mais rapidement la "preuve" s’étiole. Ousmane Bah a un alibi puisque le jour de l’un des vols (le montant total dérobé est de 1.200 dollars de matériel soit environ 1.080 euros) il était à un bal de sa promotion scolaire à 300 kilomètres du lieu du larcin.
Le jeune homme explique surtout qu’il s’est fait voler son permis de conduire probatoire, qui ne comporte pas de photos, et que celui qui est probablement le voleur que cherche Apple l’a récupéré et a déjà effectué un achat en se servant de cette pièce d’identité. L’entreprise a donc rattaché le nom d’Ousmane Bah à la tête du voleur.
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Mais la question la plus gênante est bien sûr de savoir comme Apple a collecté ces données? Si Apple a passé en revue le visage de celui qui prétendait être Ousmane Bah, les clients de l’entreprise sont-ils au courant d’une telle démarche ? C’est l’un des principaux arguments de la plainte du jeune homme qui estime que "l’utilisation par Apple d’un logiciel de reconnaissance faciale dans ses magasins pour retrouver les individus soupçonnés de vol est le type de surveillance Orwellien que les consommateurs craignent, notamment car on peut supposer que la majorité des consommateurs ne sont pas conscients que leurs visages sont analysés en secret".
On ignore pour l’instant qui a développé le logiciel de reconnaissance faciale qui a identifié par mégarde le jeune homme et donc les détails précis de son utilisation. Trois des quatre plaintes contre le jeune homme ont déjà été classées sans suite, une quatrième restant pour l’instant en suspens.
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Microsoft appelle à une réglementation de la reconnaissance faciale
Reconnaissance faciale et forces de l'ordre, la peur de "Big Brother"
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