Affaire Maëlys : Nordahl L. va être entendu par les juges, voici les questions qui seront abordées
Ce sera la première fois depuis le 3 septembre. En marge de l'annulation des premières auditions en gendarmerie qui n'ont pas été filmées, Nordahl Lelandais, le principal suspect dans l'enlèvement de Maëlys de Araujo, sera entendu par les juges d'instruction. Il devra s'expliquer sur les éléments évoqués dans les auditions effectuées par les gendarmes, qui ont été annulées certes, mais qui contenaient des déclarations qui ont alimenté la suspicion à l'encontre de cet ancien militaire de 34 ans.
Les juges vont donc interroger le trentenaire sur plusieurs éléments qui ont animé le premier mois d'enquête. Tout d'abord, l'audition sera l'occasion de revenir sur l'emploi du temps chaotique et mal défini de Nordahl L. au cours de la soirée. L'ancien militaire membre d'une brigade cynophile dont il s'est fait renvoyer s'est en effet absenté à plusieurs reprises au cours de la soirée, pour des trajets dont la destination n'est pas très claire. Selon les déclarations -désormais annulées- du suspect, il serait retourné au moins une fois chez lui pour se changer et se débarrasser d'un short qu'il aurait tâché de vin et de vomi.
Lire aussi: Alerte info - Maëlys: la justice annule les premières auditions
Il s'est absenté une autre fois, à un horaire qui pourrait correspondre à la disparition de la petite fille (bien que le moment exact ne soit pas connu dans l'euphorie générale de la fête de mariage). Il aurait déclaré être allé chercher des produits stupéfiants pour ravitailler la soirée. Aucune de ces déclarations n'a pu être vérifiée avec certitude. Un témoin direct, présent à la fête, a par exemple confirmé à France-Soir la présence de cocaïne au mariage, ce que dément un autre récit que nous nous sommes procuré et provenant d'une cousine de la petite Maëlys elle aussi sur la liste des convives. La mère de Nordahl Lelandais avait confirmé avoir croisé son fils cadet lorsqu'il est revenu à son domicile pour changer son short, mais celui-ci n'a jamais été retrouvé lors des perquisitions.
Le suspect sera sans doute également interrogé sur le nettoyage méticuleux de sa voiture le lendemain de la disparition de l'enfant. L'Audi A3 a en effet eu droit à une séance de nettoyage pendant plus de deux heures dans une station de lavage d'un supermarché de Pont-de-Beauvoisin. Certes, les premiers éléments de l'enquête avaient montré que Nordahl Lelandais souhaitait vendre son véhicule. Mais la minutie extrême du nettoyage et l'agressivité des produits utilisés semblaient excessifs pour une simple transaction d'un véhicule d'occasion.
Sera abordée aussi la question du second téléphone mobile du suspect, dont il a nié l'existence dans un premier temps avant que celui-ci ne soit retrouvé. L'appareil qui bornait dans le secteur de Pont-de-Beauvoisin a en outre vu son abonnement résilié le 28 août, 24 heures après la disparition de l'enfant. L'ancien militaire a évoqué (mais a posteriori de sa découverte) un problème technique pour expliquer son souhait de mettre fin à la ligne.
Aller plus loin: Une silhouette de petite taille avec la même robe dans la voiture de Nordahl L.
Un nouvel élément sera aussi abordé au cours d'une audition qui promet d'être particulièrement longue. Celle de cette photo prise par une caméra de vidéosurveillance au cœur de Pont-de-Beauvoisin montrant le véhicule présumé être celui du jeune homme, avec une silhouette vêtue de blanc à ses côtés. Cette image, dont l'existence a été niée dans un premier temps par l'instruction, pourrait être une des clés de l'énigme. Encore faut-il être certain qu'il s'agisse bien de l'Audi A3 du suspect. Si plusieurs éléments semblent accréditer cette thèse (problème de phare, disposition de certains autocollants), la plaque d'immatriculation n'a pas pu être captée. Ni l'image du conducteur.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.