Attaque du Louvre : les enquêteurs cherchent à comprendre les motivations d'Abdallah El-Hamahmy

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 06 février 2017 - 14:29
Mis à jour le 09 février 2017 - 13:48
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©Mahmood Shahiin/AFP
Le Louvre, musée le plus fréquenté du monde, fermé après l'agression des quatre militaires, a rouvert dès samedi.
©Mahmood Shahiin/AFP
Les enquêteurs étaient ce lundi toujours en train de réunir des éléments pouvant confirmer l'identité de l'assaillant qui s'en est pris à quatre militaires vendredi dans le musée du Louvre. Ils sont également à la recherche de ses motivations, alors que le suspect ne leur a toujours pas dit un mot, et qu'aucune revendication d'un quelconque groupe terroriste n'a été faite.

Les enquêteurs poursuivaient ce lundi 6 leurs investigations pour établir les motivations et l'identité de l'assaillant du musée du Louvre, un Egyptien de 29 ans au profil troublant, qui pour l'instant refuse de livrer ses secrets à la police.

Soigné à l'hôpital européen Georges-Pompidou après avoir été touché au ventre par les tirs de riposte d'un militaire, son état s'est nettement amélioré, rendant possibles les auditions.

Placé en garde à vue depuis samedi 4 au soir, le suspect a toutefois opposé son mutisme aux questions des enquêteurs venus l'interroger dimanche 5 sur son lit d'hôpital. Ils ont jusqu'à mercredi 8 au soir pour tenter de le faire parler, la durée de la garde à vue pouvant aller jusqu'à 96 heures, comme c'est le cas dans les affaires de terrorisme.

Vendredi 3 vers 9h50, dans la galerie marchande du Carrousel du Louvre, l'agresseur, une machette dans chaque main, a foncé sur une patrouille de militaires en criant "Allah Akbar". Un premier soldat a été légèrement blessé au cuir chevelu, un second a tenté de repousser l'assaillant sans user de son arme, avant de tirer, à quatre reprises, le blessant grièvement.

L'attaque a ravivé de douloureux souvenirs en France, où une série d'attentats djihadistes ont fait 238 morts en 2015 et 2016.

Trois jours plus tard, des questions restent en suspens dans l'enquête ouverte pour "tentatives d'assassinats aggravées en relation avec une entreprise terroriste et d'association de malfaiteurs terroriste criminelle".

L'assaillant est-il Abdallah El-Hamahmy, un Egyptien de 29 ans, comme l'indique son visa? Et quelles sont les motivations de ce jeune homme apparemment sans histoire, diplômé en droit et cadre commercial dans une entreprise aux Emirats arabes unis (EAU)? A-t-il agi seul ou a-t-il reçu des instructions?

A Paris, l'enquête semble retracer le parcours d'un touriste solitaire qui paraît avoir agi sans complices.

Ce résident aux EUA est légalement entré en France le 26 janvier sur un vol en provenance de Dubaï, avant de séjourner dans une location à la semaine proche des Champs-Elysées. Un voyage préparé de longue date: selon une source proche de l'enquête, l'appartement au tarif de 1.700 euros avait été réservé en ligne en juin, bien avant la demande de visa touristique déposée fin octobre, sous le nom d'Hamahmy.

Une identité qui doit encore être établie formellement avec des tests ADN. Selon une source proche de l'enquête, une réunion entre un représentant de la police française et les autorités égyptiennes doit avoir lieu dans le cadre de la coopération policière. Des contacts vont être pris aussi avec les EAU et la Turquie, le passeport au nom d'Hamahmy contenant deux visas pour ce pays en 2015 et 2016, sans que ne l'on sache à ce stade le but de ces voyages.

Si le "caractère terroriste" de l'attaque "ne fait guère de doute" pour le président François Hollande, le profil atypique du suspect intrigue les enquêteurs.

Aucune revendication n'est venue glorifier cette attaque et aucune allégeance à un groupe djihadiste n'a été trouvée à ce stade lors de la perquisition dans l'appartement loué à Paris. Mais les enquêteurs doivent encore faire parler l'Iphone et la tablette qu'ils ont saisis. Ils s'interrogent également sur la découverte de bombes de peinture dans un de ses sacs à dos. "Il n'est pas exclu qu'elles pouvaient servir à dégrader des œuvres" du musée du Louvre, relève une source proche de l'enquête.

L'homme, s'il en est bien l'auteur, a en tout cas multiplié des tweets exaltés dans les minutes précédant l'attaque, où il semble apporter son soutien à Daech, en évoquant les "frères en Syrie" et "les combattants du monde entier".

Le père du jeune homme, un haut gradé de la police égyptienne à la retraite, a dit son incrédulité à l'AFP, en affirmant que son fils n'avait montré aucun signe de radicalisation.

Il a décrit au contraire un profil ordinaire de jeune directeur commercial de Charjah, aux Emirats, parti "en voyage d'affaires" à Paris et dont l'épouse, enceinte, se trouverait actuellement en Arabie Saoudite avec leur fils de sept mois. Il était sans nouvelle de lui depuis vendredi, jour de l'attaque.

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