Attentat du Thalys : le parcours d’Ayoub el-Khazzani se précise
Alors que le parcours de l’auteur présumé de l’attentat du Thalys, Ayoub el-Khazzani, est encore un peu flou et sujet à controverse, on en sait désormais un peu plus sur les villes dans lesquelles il aurait séjourné. Le suspect, qui a tenté d’ouvrir le feu dans un train Thalys vendredi 21, aurait ainsi travaillé en France, en région parisienne, deux mois au début de l’année 2014, a indiqué lundi 24 son ex-employeur Alain Jochimek, directeur général de l’opérateur de téléphonie mobile Lycamobile.
"Il a effectivement travaillé chez nous sur un CDD de deux mois: du 3 février 2014 jusqu’au 3 avril 2014", a-t-il expliqué au micro de France Info avant de préciser qu’il "a dû mettre fin à ce contrat au bout de deux mois car les papiers qu’il avait présentés ne lui permettaient pas de travailler en France". Son travail "consistait à distribuer des prospectus et mettre des posters dans les boutiques. Je crois pouvoir vous dire que ça se passait plutôt pas mal. Il était prometteur", a-t-il encore ajouté.
Après cette date, les zones d’ombre sont nombreuses. Détenu actuellement dans les locaux de la sous-direction antiterroriste et de la DGSI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), le suspect aurait été repéré, un an plus tard, le 10 mai 2015, à Berlin d’où il s’est envolé pour la Turquie. Une destination qui pourrait laisser croire à un éventuel passage en Syrie où il aurait pu se radicaliser. Mais d’après son avocate qui l’a assisté aux premières heures de sa garde à vue, il a raconté s’être déplacé les six derniers mois en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en France et en Andorre.
Vendredi 21 au soir, ce Marocain de 25 ans s’apprêtait à ouvrir le feu dans un train Thalys qui reliait Amsterdam à Paris lorsqu’il a été désarmé par plusieurs passagers dont trois jeunes militaires américains. Il était notamment armé d’un fusil d’assaut kalachnikov avec neuf chargeurs, d’un pistolet Luger et d’un cutter.
Alors qu’il entame son quatrième et dernier jour de garde à vue, Ayoub el-Khazzani devrait être déféré, ce soir, devant un magistrat du parquet antiterroriste de Paris pour être présenté à la justice. Décrit comme un "SDF", "squelettique", par l'avocate qui l'a assisté aux premières heures de sa garde à vue, il continue de nier l’acte terroriste. Son seul et unique but aurait été de menacer les voyageurs pour les dépouiller. Malgré tout, les enquêteurs n'ont pas été convaincus par ses déclarations et vont tenter de faire parler les deux téléphones portables retrouvés sur lui. Le parquet de Paris devrait ouvrir une information judiciaire, préalable à une possible mise en examen.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.