Attentats de Paris : Maud, la sœur d'Antoine Griezmann, revient sur sa nuit d'horreur au Bataclan

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 07 juillet 2016 - 16:49
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Attentats Paris 13 nov 2015 Bataclan Policiers
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Pendant que son frère, Antoine Griezmann jouait au Stade de France face à cette même équipe d’Allemagne qu'il affronte de nouveau ce jeudi, Maud se trouvait dans la salle du Bataclan.
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Le 13 novembre 2015, alors qu'Antoine Griezmann participait avec l'équipe de France au match amical contre l'Allemagne au Stade de France, sa sœur Maud se trouvait à l'intérieur du Bataclan, au cœur de l'attaque terroriste qui a coûté la vie à 90 personnes.

Pendant que son frère, Antoine Griezmann jouait au Stade de France face à cette même équipe d’Allemagne qu'il affronte de nouveau ce jeudi, Maud se trouvait dans la salle du Bataclan où a eu lieu l’attaque terroriste djihadiste du 13 novembre dernier pour assister au concert des Eagles of Death Metal.

Pour la première fois, la jeune femme raconte au New York Times cette nuit d'horreur. "Au début, nous pensions que c’était une blague. Nous pensions que cela faisait partie du concert. Mais après, on a entendu les cris" raconte-t-elle alors que les premiers détonations viennent de se faire entendre dans la salle de concert. 

Elle et son petit ami sont poussés dans un coin de la salle. Trois djihadistes pénètrent dans la salle de spectacle, armés de fusils et de grenades. Le couple se jette au sol dans la fosse, pour éviter les balles. Une femme tombe entre eux deux. Il faut alors rester le plus immobile possible. "Si tu bougeais, t'étais mort. Quelqu'un près de moi a bougé, et ils l'ont tué. Ils lui ont juste tiré dessus, et je l'ai entendu s'effondrer". Les trois vont se tenir la main pendant toute la durée de l'horreur alors qu'autour d'eux les balles des terroristes pleuvent sur les victimes impuissantes. "C'était la seule façon de dire à l'autre qu'on était toujours vivant", explique Maud.

Lorsque la police investit enfin les lieux du carnage, le couple court vers la sortie sans se retourner. Maud voit cet homme qui vendait des souvenirs devant la salle, quand elle était arrivée plus tôt dans la soirée. Elle s'allonge sur le sol. Attend avec les autres survivants. Elle appelle sa mère, rongée par l'inquiétude, et ne peut que lui dire: "je suis sortie, je suis sortie!". Elle finit par quitter les lieux, en taxi avec son petit ami. Ils doivent négocier avec le chauffeur, inquiet que ses sièges soient salis par le sang qui macule les vêtements du couple. 

La jeune femme n’a d’ailleurs pas voulu suivre de thérapie, affirmant que sa "famille et la vie sont sa thérapie". Elle a repris sa vie normalement. Il reste néanmoins des traces. Les cris, et plus que tout, les bruits de pas, la ramènent des mois en arrière. Elle raconte ainsi que, quelques mois après les attaques, elle se trouvait dans une épicerie quand un petit garçon s’est soudain mis à courir dans une autre direction. "Je l’ai entendu – la course. J’ai pensé que des gens étaient pris en otage dans le magasin". Avant de conclure: "je ne sais pas quand ça s’arrêtera. Je ne sais pas si ça s’arrêtera".

Alors que les Bleus retrouveront les Allemands pour la première fois depuis le 13 novembre ce jeudi soit à Marseille, Maud préfère ne pas associer ce qu'elle a vécu et le football: "c'est un match important pour Antoine, pour l'équipe, pour les fans. Mais ce n'est rien d'autre que cela."

 

 

 

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