Attentats du 13 novembre : Abaaoud ne serait pas le commanditaire, selon la DGSE
Les services français connaissent désormais l'identité du commanditaire des attentats de novembre. "Nous connaissons le commanditaire mais je resterai discret sur ce point", a déclaré le patron de la DGSE Bernard Barjolet tout en refusant de donner plus de détails sur l'identité du cerveau des opérations. Auditionné le 24 mai dernier dans le cadre d'une enquête sur les moyens mis en œuvre par l’Etat pour lutter contre le terrorisme, il s'est ensuite exprimé sur le rôle joué par Abdelhamid Abaaoud. Considéré pendant un temps comme le chef des opérations, il n'aurait été, en réalité, que le coordinateur des attentats du 13 novembre. Concrètement, celui qui a été tué lors de l'assaut de Saint-Denis n'aurait pas planifié les parcours des trois commandos, qui ont fait 130 morts et plus de 400 blessés.
Lors de son audition, dont le contenu a été rendu public mardi 12 en même temps que le rapport de la commission d'enquête parlementaire, Bernard Barjolet est également revenu sur les mois qui ont précédé les attaques indiquant que ses services étaient sur les traces du réseau terroriste "depuis janvier 2015", période où Abdelhamid Abaaoud était à Athènes. Selon ses dires, des "moyens humains, techniques et une coopération avec les partenaires" ont été mis en place pour contrer ce réseau mais n'ont malheureusement pas permis d'empêcher les terroristes d'agir sur le sol français.
Pour Bernard Barjolet, ces attaques représentent donc "un échec du renseignement extérieur". "Ils ont été planifiés à l'extérieur de nos frontières et organisés en Belgique, c'est-à-dire dans l'aire de compétence de la DGSE", a-t-il reconnu précisant que ces attaques "représentent aussi sans doute un échec pour le renseignement intérieur, dans la mesure où ils se sont produits sur notre sol".
Malgré tout, le patron de la DGSE n'a pas hésité à rappeler les nombreux attentats déjoués ces dernières années. "Depuis janvier 2013, mon service a contribué à (…) la conduite de 69 opérations d'entrave à la menace terroriste: 12 ont permis d'éviter des attentats contre des intérêts français à l'étranger, six des projets d'attentats susceptibles de frapper des intérêts occidentaux", a-t-il notamment fait valoir.
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