Aubervilliers : 2.000 personnes de la communauté chinoise défilent contre les agressions
Ils étaient nombreux à défiler dimanche 21 dans les rues d’Aubervilliers et à exprimer leur ras-le-bol face aux violences dont est victime la communauté chinoise de la ville depuis plusieurs mois. Derrière le slogan "liberté, égalité, fraternité et la sécurité pour tous!", environ 2.000 personnes d’origine chinoise ont arpenté la ville de banlieue populaire, où Zhang Chaolin, un couturier de 49 ans, a été agressé le 7 août par trois hommes, qui voulaient voler le sac d’un ami. Il était décédé le 12 août dernier après une semaine de coma profond.
Selon les chiffres diffusés par France Inter, en sept mois, la communauté chinoise d'Aubervilliers a été la cible de 105 agressions, contre 35 faits similaires sur la même période l'année dernière. Tous les jours, deux à trois vols avec violences ont lieu. Certains habitants s'organisent pour faire à plusieurs le chemin du métro à leur domicile, certaines associations ont mis en place en place des groupes de discussions sur la messagerie instantanée chinoise WeChat. "Si quelqu'un se fait attaquer, il peut poster un appel au secours", explique M. Cao. "Nous nous chargeons de l'amener à l'hôpital et de prévenir la police ou d'organiser un rendez-vous au commissariat pour déposer plainte", ajoute-t-il.
Selon Le Parisien, à la fin de la manifestation, deux voleurs présumés à la tire ont été pris à partie par la foule, avant d'être exfiltré par des gendarmes mobiles, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour éviter le lynchage.
Réputées détenir sur elles de grosses sommes en argent liquide, les personnes d’origine asiatique sont des "proies faciles", reconnaît la maire PCF de la ville, Meriem Derkaoui, résolue à "faire reculer ces préjugés et sensibiliser la population".
A l'issue d'une réunion entre la préfecture et les associations communautaire mercredi 17, l'Etat a annoncé une première série de mesures visant à "mettre un terme aux agressions violentes": extension de la vidéoprotection à Aubervilliers, réunion sur place en septembre avec le commissariat et les associations, et cofinancement d’actions pour "faire connaître et impliquer la communauté". "Cette connaissance contribuera à lutter contre les clichés, eux-mêmes souvent source des agressions", estime la préfecture.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.