Auto-école avec une salle réservée aux femmes : "choqué", le maire veut saisir la préfecture

L'ouverture d'une auto-école dotée d'une salle de code réservée aux femmes, prévue prochainement près de Lyon, crée la polémique. Le maire, qui se dit "choqué", annonce un recours tandis que la gérante assure simplement répondre à la demande.

La polémique enfle suite à la révélation par Le Progrès qu'une auto-école de Villefranche-sur-Saône devant prochainement ouvrir ses portes a prévu une salle de révision du code exclusivement réservée aux femmes. Si la gérante récuse tout communautariste et affirme simplement répondre à une "demande", le député-maire (LR) de la ville Bernard Perrut se dit pour sa part "surpris et choqué" et annonce un recours.

L'édile écrit ainsi dans un communiqué être "surpris et choqué d'apprendre par les réseaux sociaux qu'une auto-école qui va bientôt ouvrir dans (la) ville, et porte le nom d'Auto-école de la mairie -puisqu'elle est située à proximité-, veuille accueillir de manière distincte les hommes et les femmes dans deux salles". Puis d'insister: "j'affirme mon attachement et celui des élus de Villefranche aux valeurs de la République, à l'égalité homme-femme, et notre opposition à toutes les formes de communautarisme", tout en soulignant son opposition "à tout accueil distinct des hommes et des femmes dans les équipements publics de la ville".

Une surprise pour la gérante, Sarah Bakar, qui affirme qu'elle "ne (s)'attendait pas à de telles réactions" et "voulait plutôt rester discrète avant l'ouverture". Invoquant des raisons d'aménagement rendu impossible par un mur porteur ne pouvant être abattu, elle concède toutefois: "je ne fais que répondre à la demande de beaucoup de jeunes filles de tous horizons et de toutes origines qui ne veulent pas être mélangées aux garçons, souvent un peu chahuteur à cet âge". Elle avait annoncé l'ouverture début août sur Facebook: "pour les sœurs qui m’avaient demandé de les tenir au courant de l’ouverture de l’auto école sera le 22 inchallah. Avec Bien sûr comme promis une salle de code réservé (sic) aux femmes el hamdoulah!".

Des arguments qui n'ont pas convaincu le maire Bernard Perrut qui dit vouloir saisir le sous-préfet, qui délivre l'autorisation d'ouverture pour ce type d'établissement. Reste à savoir si cela sera suivi d'effets, le sésame ayant d'ores et déjà été délivré.