Avalanche aux Deux Alpes : le professeur avait fait un séjour en hôpital psychiatrique

En garde à vue, le professeur qui encadrait le groupe de dix élèves pris dans une avalanche mortelle mercredi aux Deux Alpes (Isère), était sorti en novembre d'un séjour en hôpital psychiatrique. Il prenait toujours un lourd traitement, notamment des anti-dépresseurs.

Le professeur qui encadrait les dix élèves pris dans une avalanche mortelle aux Deux Alpes mercredi 13, était sorti en novembre d'un séjour en hôpital psychiatrique et prenait toujours un lourd traitement, notamment des anti-dépresseurs, a-t-on appris ce vendredi d'une source proche de l'enquête. Par ailleurs, selon cette même source, certains élèves, accompagnés de ce même professeur, avaient déjà descendu la veille de l'avalanche la piste noire fermée sur laquelle s'est produit le drame, qui a coûté la vie à deux adolescents du groupe et à un touriste ukrainien.

L'avalanche, qui s'est déclenchée mercredi 13 en milieu d'après-midi vers 2.800 mètres d'altitude sur la piste noire de Bellecombes, a fait trois morts, dont deux élèves d'une classe de première du lycée Saint-Exupéry à Lyon. Un skieur "probablement" ukrainien de 57 ans est également décédé. Dès le lendemain du drame, le professeur a été placé en garde en vue pour des faits d'homicides involontaires.

"Ce qui justifie cette garde à vue c'est que nous avions quelques difficultés à entendre (le professeur) sans mesure de contrainte", a indiqué, jeudi 14, le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse. "L'enquête devra déterminer l'état psychiatrique du professeur et sa capacité à encadrer un groupe", avait-t-il ajouté précisant qu'il était toujours "à l'hôpital (…) pour l'instant".

Cet enseignant du lycée Saint-Exupéry de Lyon, grièvement blessé lors de l'avalanche, s'est engagé mercredi en milieu d'après-midi avec un groupe de dix élèves sur une piste "fermée par le filet habituel avec des inscriptions en plusieurs langues, quatre langues", a dit le magistrat. Selon le récit de Jean-Yves Coquillat, les élèves et le professeur ont enjambé le filet, haut d'un mètre et long de cinquante: "c'est en toute connaissance de cause" qu'ils se sont engagés sur cette piste.