Charente : la mère du bébé abandonné mort de froid hospitalisée d'office
Un nouveau-né âgé de quelques jours est mort d'hypothermie peu après sa découverte dimanche 27 dans un cabanon à Bignac (Charente) et sa mère, rapidement identifiée par les gendarmes, a été hospitalisée d'office en raison de son état psychologique, a-t-on appris lundi 28 de sources concordantes.
L'enfant avait été trouvé dimanche vers 16h30 dans un cabanon situé sur un terrain privé à Bignac, petit village à 25 km au nord d'Angoulême, par les propriétaires de ce terrain, a précisé à l'AFP le parquet d'Angoulême. Des sources proches de l'enquête avaient initialement indiqué que le nourrisson avait été découvert dans une poubelle collective d'un hameau du village.
Bien qu'enveloppé dans une couverture, il se trouvait en grave état d'hypothermie à l'arrivée des secours, alertés par les gendarmes. Le bébé est décédé quelques heures plus tard, malgré son transfert en urgence à l'hôpital d'Angoulême, a précisé le parquet.
La mère, âgée d'une vingtaine d'années, demeurait et travaillait en région parisienne, mais est originaire du village de 230 habitants, où demeure une partie de sa famille. Elle était revenue séjourner à Bignac à l'occasion des fêtes de fin d'année, a-t-on précisé de même source.
Rapidement identifiée par les gendarmes chargés de l'enquête, elle a été interpellée dimanche soir dans les Hauts-de-Seine, où elle travaille. Un examen gynécologique a confirmé qu'elle avait accouché récemment. Mais un examen psychiatrique a poussé le préfet des Hauts-de-Seine à suspendre sa garde à vue pour l'hospitaliser d'office dans un établissement spécialisé.
Le bébé devait être autopsié ce mardi 29 à l'institut médico-légal de Poitiers, avant vraisemblable ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire sur mineur de (moins de) 15 ans, selon le parquet.
Le maire de Bignac, Michel Fouchier, très ému, a exprimé à l'AFP le "désarroi" dans un village "où tout le monde se connaît", et où la famille en question était "une bonne famille, connue et sans histoire, impliquée dans la vie de la commune". La jeune femme était vue à Bignac quelques fois par an, à l'occasion de séjours dans sa famille.
Se refusant à spéculer sur les raisons de l'abandon du bébé, déni de grossesse ou grossesse non voulue, le maire a dit l'incompréhension des villageois "sous le choc", soulignant rester en contact avec la famille affectée.
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