Côtes d'Armor : il empoisonne le lait de ses voisins car ils n'étaient pas venus à un repas il y a 10 ans
Une banale histoire ruminée pendant dix ans et une vengeance qui tombe à l'eau (mais qui aurait pu mal tourner). Un agriculteur s'est introduit à plusieurs reprises dans les exploitations agricoles de quatre de ses voisins, à Pleudaniel, Lanmérin, Langoat et Saint-Quay-Perros, pour injecter des seringues d’antibiotiques dans les réservoirs de lait.
Pourquoi un tel geste? En fait, l'histoire remonte à dix ans. "L’homme en veut à ses voisins, qui, il y a plus de dix ans, ont préféré aller prendre l’apéro à l’extérieur plutôt que de faire honneur au repas préparé par sa mère pour vingt personnes, après un ensilage réalisé collectivement", explique Ouest-France qui révèle l'étrange affaire. Voilà pourquoi il cherchait à se venger. Et ce à plusieurs reprises jusqu'a ce qu'il se fasse prendre.
Il a été pris en flagrant délit de vol après s’être introduit dans le bâtiment agricole pour voler... 1,50 euro et se livrer à ses coupables injections. Présent sur place, le propriétaire se saisit de l'intrus et reconnaît immédiatement son voisin. "Un homme fragile, qui porte un défibrillateur implanté sous la peau, depuis un accident cardiaque", a précisé le quotidien. Le suspect est alors livré à la police.
Lors de sa garde à vue, le voisin vengeur a avoué l'ensemble de ses méfaits et a expliqué les raisons de son geste aux gendarmes particulièrement perplexes face à la dimension prise par un tel évènement.
Évoquant une "vendetta au motif extrêmement futile", le procureur a requis six mois de prison avec sursis lors de la comparution de l'homme devant la justice. Le quinquagénaire devra verser au total 10.576 euros aux éleveurs en dommages et intérêts. En effet, ceux-ci ont dû se débarrasser de milliers de litres de leur production de lait. "La consommation d’antibiotique, en dehors d’un besoin médical bien précis, peut causer des allergies", a souligné l'avocate d'une des familles lésées. Et d'ajouter: "une de filles de cette famille est justement allergique aux antibiotiques".
Il devra également payer 21.993 euros à la CNIEL (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière) afin de compenser les pertes de lait.
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