Disparition d'Alexia Daval : la famille organise une "marche silencieuse" dimanche
L'autopsie pratiquée jeudi à Besançon va permettre de connaître les causes du décès d'Alexia Daval, 29 ans, disparue samedi dernier pendant son jogging à Gray, en Haute-Saône, mais la traque du meurtrier s'annonce complexe et pourrait être longue, avertissent les enquêteurs.
Sous le choc, mais "touchée par l'élan de solidarité et les témoignages de sympathie", la famille de la jeune femme a invité à une marche silencieuse dimanche à 11h00 à Gray pour lui rendre hommage.
"Nous ne souhaitons ni banderole, ni message, ni revendication. Chaque participant est invité, s'il le souhaite, à amener une rose qu'il pourra déposer devant notre commerce en fin de marche", a précisé Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia. Elle était entourée de son mari, de leur fille et du mari d'Alexia. Isabelle Fouillot est conseillère municipale à Gray et son époux gère un bar PMU.
Les analyses ADN ont permis au procureur de Vesoul, Emmanuel Dupic, de confirmer dès mercredi que le corps calciné découvert dans le bois de Velet-Esmoulin, près de Gray, était bien celui d'Alexia Daval, disparue samedi alors qu'elle était partie courir.
L'autopsie du cadavre pratiquée jeudi à l'institut médico-légal de Besançon devrait permettre de déterminer l'heure et les causes de la mort – coups, strangulation, traumatisme, empoisonnement, blessures par balle ou par arme blanche - de la jeune femme. L'intervention, commencée dans l'après-midi, était toujours en cours jeudi en fin de journée, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Mais "aucune communication ne sera faite sur ses résultats afin de préserver le travail des enquêteurs", a averti mercredi le procureur.
L'importance de la combustion du corps risque de compliquer la tâche du médecin légiste. Il cherchera également à vérifier la présence ou non d'éventuelles marques d'agressions sexuelles, ainsi que d'éventuelles lésions de défense.
Les différents prélèvements, sous les ongles de la victime par exemple, si l'état du corps le permet, pourraient révéler l'ADN du ou des meurtriers. Ils devraient également aider les enquêteurs à comprendre avec quel produit le corps a été brûlé.
Autant d'indices pour permettre aux gendarmes de reconstituer le macabre scénario de la mort d'Alexia Daval. Les résultats de l’autopsie seront cruciaux pour la suite de l'information judiciaire ouverte pour "assassinat". "L'enquête pourrait être longue", a averti lundi le procureur.
- Un témoignage intéressant -
La veille de sa disparition, cette employée de banque, sportive, souriante et très appréciée, avait participé à un repas de famille "qui s'était bien passé", selon les enquêteurs.
Selon son mari, elle est partie faire son footing à 9H30. Elle a d'ailleurs envoyé un texto à sa sœur pour indiquer qu'elle passerait peut-être la voir après sa course. Inquiet de ne pas voir la jeune femme rentrer, son époux a prévenu la gendarmerie vers midi.
Dès samedi, le procureur Emmanuel Dupic a mobilisé d'importants moyens pour tenter de la retrouver et des battues citoyennes rassemblant entre 200 et 400 personnes ont été organisées dimanche et lundi.
Lundi vers 15H00, des élèves gendarmes ont finalement découvert le corps, calciné, dissimulé sous des branchages dans un petit fossé du bois de Velet-Esmoulin. "Le corps a été volontairement brûlé sur place par l'auteur des faits. Les investigations permettront de dire dans quelles circonstances", avait précisé M. Dupic.
"Le cadavre a été découvert à plusieurs kilomètres de son itinéraire habituel", a pour sa part noté le commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Saône, Jean-Michel Blaudez.
Un nouvel appel à témoins a été lancé mercredi par le parquet. Il invite à "signaler tout fait suspect constaté, dans les environs de Gray et de la forêt de Velet-Esmoulin, durant le week-end du 28 et 29 octobre, qui peut donner lieu à un signalement à la gendarmerie au numéro dédié : 03 84 65 11 45".
Lundi, le procureur avait fait état d'un témoignage "extrêmement intéressant, d'une personne qui a vu la joggeuse courir dans son circuit de footing régulier". Mais les enquêteurs n'ont procédé à aucune garde à vue jeudi, a-t-on appris de source proche du dossier
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