Enlevée à 15 ans, mariée de force et esclave sexuelle pendant 12 ans
C'est un phénomène que la Grande-Bretagne connaît depuis quelques années sous le terme de "grooming". Des adolescentes, souvent issues de quartier défavorisés deviennent des esclaves sexuelles, grâce à la violence, l'alcool, la drogue et la contrainte psychologique. Au point que les autorités ne les considèrent pas toujours comme des victimes mais comme des fugueuses ou des jeunes "à problèmes".
De premiers cas retentissants ont été révélés en 2010, mettant en lumière le phénomène. Mais alors, Sarah était déjà sous l'emprise de ses ravisseurs depuis des années. Le cas de cette jeune fille a été présenté par une membre de la chambre des Lords comme le plus sérieux qu'ait connu le pays.
Sarah a été enlevée à l'automne 2005 sur le parking d'une épicerie. Un homme, "Jerry", l'avait attirée jusqu'à sa voiture en l'appelant sur son portable. Le début d'un calvaire qui a duré 12 ans. Brutalisée, droguée au valium et régulièrement violée elle sera contrainte de porter le voile islamique et d'accomplir les tâches ménagères. Un jour, Jerry lui annonce qu'ils sont désormais mariés, certificat de l'imam local à l'appui. Un moyen de se justifier auprès des autorités en cas de problème.
En 2012, Jerry lui annonce leur divorce. Tout aussi soudainement, elle sera mariée de force, durant une cérémonie cette fois, à un homme qu'elle ne connaissait pas la veille. Elle raconte qu'il n'a pas attendu la fin de la cérémonie pour la violer.
Durant toutes ces années, Sarah s'est échappée à plusieurs reprises. Mais elle a été retrouvée, emmenée et battue à chaque fois. Les appels de sa famille à la police sont restés sans réponse et la jeune fille a été régulièrement déplacée.
C'est finalement l'appel d'un voisin pour signaler des violences conjugales qui lui permettront de s'en sortir. Mais il lui a fallu fuir loin du kidnappeur et de ses complices. Ceux-ci auraient tenté d'acheter son silence puis seraient passer aux effractions et menaces.
Au Royaume-Uni, le "grooming" cristallise les tensions raciales. En effet, les membres de ces réseaux sont, selon les associations ou chercheurs spécialisés, dans 46 % à 83 % des cas d'origine pakistanaise. Cela alors qu'ils ne représentent que 7% de la population (les statistiques ethniques sont autorisées au Royaume-Uni). Les victimes sont presque exclusivement blanches. Un rapport gouvernemental a conclu à 33% d'"asiatiques" (catégorie qui désigne notamment les Pakistanais) parmi les membres de ces réseaux.
Ces études concluent également que plus de 90% des agressions sexuelles recensées sont commises par des blancs. Mais chaque affaire de "grooming" ravive le débat, accusant notamment la police de ne pas intervenir de peur d'être taxée de racisme.
Le fait que les responsables fassent partie d'une même communauté leur permettrait d'asseoir leur influence sur leurs victimes. Sarah accuse ainsi un policier, membre de la même communauté que ce gang, d'avoir tenté de la convaincre d'abandonner ses accusations.
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