Enquête - Maëlys : Nordahl L., suspect dès l'origine
L'interrogatoire se poursuit. Il a commencé ce jeudi 30 vers 9h30 et s'annonçait particulièrement intense pour le suspect, qui n'avait pas été entendu depuis le 3 septembre, le jour de sa mise en examen (et de son incarcération). Nordahl Lelandais reste toujours le seul suspect dans l'affaire de la disparition de la petite Maëlys de Araujo, en marge de la fête de mariage d'Eddy G. et de Anne-Laure M. dans la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin (Isère). C'était dans la nuit du 26 au 27 août. L'enquête n'a toujours pas permis de savoir ce que l'enfant est devenue.
Nordahl Lelandais a été placé en garde à vue le 31 août, soit quatre jours après la soirée de mariage. Le temps pour l'enquête de confirmer déjà la piste de l'enlèvement (et donc l'ouverture d'une enquête pénale) et d'interroger les 180 invités du mariage ainsi que les personnes participant à deux autres soirées, plus modestes, organisées dans la commune cette nuit d'été.
C'est à l'issue des interrogatoires que l'ancien militaire a été placé en garde à vue. Certaines incohérences de son discours (sur ses relations avec la fillette dans la soirée, le nettoyage minutieux de sa voiture, ses absences lors de la fête, des petites griffures) ont amené les gendarmes à le suspecter.
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Mais, selon un témoignage recueilli par France-Soir, les enquêteurs avaient dès le début repéré ce trentenaire qui s'est visiblement "invité" au mariage (tout en étant connu des mariés), et qui a interloqué lors de la fête par sa proximité avec l'enfant avec qui il discutait et à qui il montrait des photos sur son mobile. Philippe*, qui était encore présent à la noce à 3h du matin, quant la disparition de la fillette a été annoncée par le DJ, raconte: "Dès que l'on a commencé à chercher Maëlys, il y a une personne, je crois que c'est un cousin de la petite qui a demandé +où est Nordahl?+ Il le cherchait visiblement inquiet et énervé". Le soupçon autour de l'homme a perduré à l'arrivée des gendarmes, prévenus à 3h57 précisément. "Nous avons parlé avec les gendarmes. Et je pense qu'ils l'ont tout de suite soupçonné. De toute façon il ne participait pas aux recherches". Le suspect s'est en effet éclipsé de la soirée pendant la confusion générale. Les militaires, eux, feront ouvrir les voitures et les coffres des véhicules des invités encore présents.
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Si Nordahl Lelandais a rapidement été suspecté, aucune charge sérieuse ne reposait sur lui. Sa première garde à vue (dont les auditions viennent d'être annulées) s'est surtout basée sur un faisceau de présomption sur son comportement pendant et après la soirée. Mais rien ne pouvant raisonnablement être considéré comme une "preuve". L'homme a d'ailleurs fourni des explications à toutes les questions et après 20 heures de garde à vue il sera même relâché. Quarante-huit heures plus tard, il est de nouveau appréhendé. Un élément à charge vient de tomber: une trace ADN a été trouvée dans l'habitacle de son Audi A3. Une charge suffisante selon les juges pour déclencher la mise en examen. C'était le 3 septembre. Nordahl Lelandais n'a jamais été réentendu depuis par les magistrats instructeurs. Jusqu'à ce jeudi 30.
*Le prénom a été modifié
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