Gard : menacé à cause de la Une du "Point" sur Erdogan, un kiosquier porte plainte
Effrayés, ils ont obtempéré. Les gérants d'un kiosque de presse à Nîmes (Gard) ont été menacés mercredi 30 par un individu qui n'a pas apprécié la Une du magazine hebdomadaire Le Point, sur le président turc Erdogan, qualifié de "dictateur" en titre.
Les faits se sont déroulés mercredi matin vers 10h30. L'homme s'est approché des responsables et leur aurait crié, selon leur témoignage recueilli par Midi-Libre, "tu enlèves tes affiches où on revient tout casser".
A 12h30, pour éviter tout acte de vandalisme et de violence, les affiches ont été retirées sur conseils de la direction nationale de Mediakiosk. Puis elles ont à nouveau été placardées vers 17h. Pour finalement être définitivement rangées à la fermeture du kiosque, puisqu'un nouveau Point sortait ce jeudi 31.
Nicolas, gérant du point de vente en question, a décidé de porter plainte. La police avait par ailleurs assuré la sécurité du commerce jusqu'à sa fermeture, toute la journée de mercredi.
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Ce n'est pas la première fois cette semaine qu'un incident de ce genre se produit. Dans le Vaucluse, deux kiosquiers (au Pontet et à Valence) ont été la cible de menaces pour les mêmes raisons.
Ces agissements ont été vivement condamnés par les sociétés responsables de l'affichage dans les kiosques et différents tabac-presse. Le Point, de son côté, s'est insurgé contre cette campagne de harcèlement.
Il est parfaitement inacceptable que des affiches de @LePoint soient retirées des kiosques de presse au motif qu’elles déplaisent aux ennemis de la liberté, en France comme à l’étranger. La liberté de la presse n’a pas de prix : sans elle, c’est la dictature.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 28 mai 2018
Le président Emmanuel Macron lui-même a réagi. Il a jugé la situation "parfaitement inacceptable", ajoutant: "La liberté de la presse n'a pas de prix. Sans elle, c'est la dictature".
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