Grande-Synthe : les CRS refusent de partager le même hôtel que les migrants qu'ils ont évacués

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 21 septembre 2017 - 09:42
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Des migrants marchent aux abords du camp de Grande-Synthe, dans le nord de la France, le 14 avril 20
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Les CRS avaient affrété des bus privés pour évacuer le camp de migrants de Grande-Synthe.
© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Des CRS qui étaient mardi sur l'évacuation du camp de migrants de Puythouck, à Grande-Synthe dans le Nord, ont retrouvé le soir les personnes qu'ils avaient délogées le matin même à l'hôtel qu'ils avaient réservé. Ils ont fait appel à leur syndicat et ont été dirigés vers d'autres hôtels.

Ce n'était pas une question de places. Mardi 19 au soir, les CRS qui venaient de sortir de l'évacuation du camp de migrants de Puythouck à Grande-Synthe, dans le Nord, ont eu la surprise de retrouver le soir même, à l'hôtel Première classe de Valenciennes, les personnes qu'ils venaient de déloger. Atterrés, ils ont refusé de partager le même toit le temps d'une nuit, même s'il y avait suffisamment de chambres pour tout le monde. Celles préalablement réservées pour les CRS n'avaient pas été réquisitionnées pour les migrants.

En se rendant compte de cela, les 22 CRS concernés ont contacté leur syndicat, l'UNSA-Police, qui les a redirigés vers d'autres hôtels.

"On s'est retrouvés avec une cohabitation forcée. On avait déjà eu le problème à Loon-Plage, les associations louaient des chambres à des migrants et il y avait des tensions avec les réseaux de passeurs. Là on ne pouvait pas accepter ça", a expliqué Christophe Canon, délégué zonal CRS adjoint du syndicat, à France 3.

Plus de 600 personnes ont été évacuées de la "jungle" de Puytouck mardi selon La Voix du Nord, qui précise aussi que c'est la préfecture qui avait réservé quelques places d'hébergement dans cet hôtel. La majorité des réfugiés évacués ont fait l'objet d'une reconduite à la frontière, mais certains ont bénéficié de solutions de relogement d'urgence (d'autres sont passés à travers les mailles du filet).

Les associations n'ont pas non plus été satisfaites par la situation. "C'est n'importe quoi, ces opérations coûtent déjà assez cher. L'hôtel, ce n'est pas une mise à l'abri, le principe des CAO (Centres d'accueil et d'orientation) c'est d'avoir un suivi", s'est scandalisée Claire Millot, une bénévole de l'association Salam.

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