Il n'arrivait pas à dormir, il déjoue un attentat terroriste à Paris
Il n'arrivait pas à dormir en rentrant de son travail dans une brasserie. Cela lui a sans doute sauvé la vie, de même que celle de nombreuses personnes. Dans son édition du mois d'avril, le magazine Vanity Fair revient en détails sur la nuit où Yann Clarenc a prévenu les autorités d'un attentat en cours de préparation dans un immeuble du 16e arrondissement de Paris, déjoué avant l'explosion fatale.
Dans la nuit du 29 au 30 septembre 2017, Yann Clarenc, 33 ans, rentre peu après son service (qui finit à minuit et demi) et regarde la télévision à son domicile au 31 de la rue Chanez. A 3h du matin, il entend des éclats de voix dans le hall de son immeuble. Etrange, mais rien d'inquiétant. Trente minutes plus tard, c'est une odeur d'essence, puis de gaz qui vient à ses narines. Rien dans la rue ne laisse deviner d'où vient cette odeur. Ouvrant sa porte il découvre avec effroi plusieurs bouteilles de gaz en train de siffler à côté de jerrycans d'essence ouverts.
Il appelle alors la police et sa communication est transférée aux pompiers. Sur les indications des soldats du feu, l'homme emène courageusement dans la rue trois des quatre bouteilles de gaz sifflantes avant de s'apercevoir qu'une quatrième porte… un détonateur. La tentative d'attentat ne fait plus aucun doute et les autorités lui demandent de s'éloigner pour sauver sa vie.
Autre coup de chance: en sortant pour s'échapper, Yann Clarenc repère alors une Fiat avec deux hommes à bord qui lui paraît "suspecte". Il relève le numéro. Bonne idée: ce réflexe permettra d'identifier très rapidement les auteurs.
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Par une série de gestes opportuns, l'homme a donc permis d'éviter une explosion meurtrière et de mettre la main sur deux possibles terroristes prêts à perpétrer un massacre. Cinq arrestations seront effectuées suite à cet nuit agitée, dont deux personnes fichées S.
Reste à connaître le mobile de cet attentat dans un immeuble d'habitation. La thèse de la volonté de frapper un journaliste qui habiterait cet immeuble (ce qui s'avérera d'ailleurs erroné) a été évoquée, de même que la volonté de provoquer un massacre dans un quartier cossu. L'enquête n'a pour l'instant pas clairement établi les causes réelles.
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