Ils devaient participer aux attentats du 13 novembre : deux hommes interpellés en Autriche
Ils devaient faire partie des commandos terroristes du 13 novembre, et peu avant leur arrestation, ils cherchaient encore à gagner Paris. Adel Haddadi et Muhamad Usman ont voyagé de la Syrie à l'Autriche en profitant du flux de migrants. Le premier est passé aux aveux devant les enquêteurs autrichiens, un récit révélé vendredi 22, le Washington Post, repris ce mardi par Le Monde.
Tout commence en février 2015, lorsqu'Adel Haddadi, un algérien de 29 ans, arrive à Raqqa (Syrie), capitale du "califat" autoproclamé de Daech. Il y rencontre Muhamad Usma, Pakistanais de 22 ans, ainsi que deux hommes qui se feront explosé au Stade de France, présenté par l'Etat islamique comme deux Irakiens (Ali al-Iraqi et Ukasha al-Iraqi de leurs noms de guerre). "Ils m’ont dit que je devais aller en France, pour y accomplir une mission, et que je recevrais des instructions là-bas", aurait avoué Haddadi le 12 février dernier.
Fin septembre, les quatre hommes munis de faux passeports gagnent clandestinement la Turquie voisine, puis payent des passeurs pour rejoindre la Grèce, au milieu des réfugiés qui fuient les combats. Avec une cinquantaine d'entre eux, ils embarquent sur un bateau arraisonné peu après par la marine grecque.
Le groupe est conduit sur l'île de Leros, l'un des points d'entrée des migrants vers l'Europe. C'est là que se sépare presque par hasard le chemin de ces quatre terroristes présumés, qui mèneront deux d'entre eux à la mort à Paris et les deux autres à être interpellés.
Le 3 octobre 2015, les passeports d'Adel Haddadi et Muhamad Usman sont repérés comme faux. Ils sont donc arrêtés. Durant leur incarcération, ils contactent l'organisateur de leur mission en Syrie qui leur vire de l'argent et leur intime de "continuer leur voyage vers la France".
Le 28 octobre, les deux hommes sont relâchés avec l'obligation de quitter la Grèce par leurs propres moyens. Ils ne sont pas encore repérés comme terroristes potentiels. Toujours en suivant le chemin des réfugiés, ils ne pourront rattraper leur retard. Au lendemain des attentats du 13 novembre, ils arrivent en Autriche où ils demandent l'asile.
C'est un numéro de téléphone gribouillé sur un bout de papier et retrouvé près d'un des kamikazes du Stade de France qui alertera les enquêteurs. Il s'agit de celui d'Abou Ahmad, nom de guerre déjà apparu dans les enquêtes sur des réseaux islamistes grecs et celui de Verviers en Belgique. Les photos et empreintes des 197 migrants, arrivés en même temps que les deux kamikazes à Leros, sont alors envoyés à toutes les polices européennes.
Adel Haddadi et Muhamad Usman sont ainsi repérés dans un camp de réfugiés de Salzbourg et interpellés le 10 décembre dernier. L'analyse de leurs recherches sur Internet a révélé qu'ils souhaitaient prendre un train de Vienne vers Paris. Ils devraient bientôt faire l'objet d'un mandat d'arrêt européen, et ainsi être remis à la justice française.
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