Justice : homonyme d'un violeur pédophile, Mohamed Camara se fait emprisonner à tort deux fois
L'erreur judicaire est kafkaïenne. Mohamed Camara possède en effet le même prénom, le même nom et est né la même année et dans le même pays (la Guinée) qu'un homonyme, violeur pédophile en fuite, condamné à 20 ans de réclusion par la cour d'assises de Paris, en juin 2001, pour viol sur mineures.
La tragique mésaventure de Mohamed débute en juillet 2001. Un mois après la condamnation par contumace de son homonyme, il est contrôlé à bord d'un train Bruxelles-Paris, relate L'Est républicain, alors qu'il se rendait à Nantes pour s’inscrire en master de sciences sociales.. Les policiers belges pensent donc avoir interpellé un violeur sous le coup d'un mandat d'arrêt international, malgré les protestations de l'étudiant. Mohamed Camara est donc emprisonné en Belgique puis en France.
Son incarcération va durer six mois, avant que le témoignage de deux victimes de "l'autre Camara" ne permettent de le disculper des charges très lourdes qui pèsent sur lui. Laissé libre mais traumatisé, il abandonne ses études et multiplie les séjours en hôpital psychiatrique, au point de vivre aujourd'hui de l'allocation adulte handicapé. "Il a vécu un eavocatnfer", souligne Me Frédéric Berna auprès du Parisien. Et de rappeler "le sort réservé aux pédophiles en prison".
Toutefois, le calvaire de Mohamed Camara ne s'arrête pas là. En 2012, il est de nouveau arrêté à la suite d'un contrôle à Thionville (Moselle). Il passe 24 heures en garde à vue, avant que les enquêteurs ne prennent connaissance des éléments qui l'innocentent. Avec son avocat il décide de demander réparation. En mai 2016, il obtient en dédommagement la somme de 60.000 euros.
Cette bataille judiciaire gagné, Mohamed Camara décide de se reconstruire et de reprendre ses études. Ironie du sort, il est de nouveau interpellé en mars dernier par des policiers belges à Bruxelles qui le confondent une nouvelle fois avec son terrible homonyme. Immédiatement remis aux autorités françaises, il passe deux jours à la prison de Valenciennes, avant d'être transféré à Fleury-Mérogis.
Selon le ministère de la Justice interrogé par L'Est républicain, des tests ADN ont été pratiqués car Mohamed Camara aurait déclaré "plusieurs fois" être bien l'homme concerné par le mandat d'arrêt. "Il n'aurait jamais dit une chose pareille, c'est invraisemblable et ridicule", s'indigne Me Berna. Et d'ajouter: "Avec un test ADN, l'affaire aurait été réglée en cinq minutes en me passant un coup de fil". Le conseil a fait une nouvelle demande de réparation alrois que le vrai pédophile, lui, court toujours.
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