Justice : homonyme d'un violeur pédophile, Mohamed Camara se fait emprisonner à tort deux fois

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 10 avril 2017 - 18:05
Image
Une allégorie de la Justice.
Crédits
©Damien Meyer/AFP
Sa première incarcération a duré pas moins de six mois.
©Damien Meyer/AFP
Mohamed Camara a fait deux séjours en prison depuis 2001 car il porte le même nom qu'un violeur pédophile condamné par contumace en 2001. Sa dernière incarcération remonte à mars 2017.

L'erreur judicaire est kafkaïenne. Mohamed Camara possède en effet le même prénom, le même nom et est né la même année et dans le même pays (la Guinée) qu'un homonyme, violeur pédophile en fuite, condamné à 20 ans de réclusion par la cour d'assises de Paris, en juin 2001, pour viol sur mineures. 

La tragique mésaventure de Mohamed débute en juillet 2001. Un mois après la condamnation par contumace de son homonyme, il est contrôlé à bord d'un train Bruxelles-Paris, relate L'Est républicain, alors qu'il se rendait à Nantes pour s’inscrire en master de sciences sociales.. Les policiers belges pensent donc avoir interpellé un violeur sous le coup d'un mandat d'arrêt international, malgré les protestations de l'étudiant. Mohamed Camara est donc emprisonné en Belgique puis en France.

Son incarcération va durer six mois, avant que le témoignage de deux victimes de "l'autre Camara" ne permettent de le disculper des charges très lourdes qui pèsent sur lui. Laissé libre mais traumatisé, il abandonne ses études et multiplie les séjours en hôpital psychiatrique, au point de vivre aujourd'hui de l'allocation adulte handicapé. "Il a vécu un eavocatnfer", souligne Me Frédéric Berna auprès du Parisien.  Et de rappeler "le sort réservé aux pédophiles en prison".

Toutefois, le calvaire de Mohamed Camara ne s'arrête pas là. En 2012, il est de nouveau arrêté à la suite d'un contrôle à Thionville (Moselle). Il passe 24 heures en garde à vue, avant que les enquêteurs ne prennent connaissance des éléments qui l'innocentent. Avec son avocat il décide de demander réparation. En mai 2016, il obtient en dédommagement la somme de 60.000 euros. 

Cette bataille judiciaire gagné, Mohamed Camara décide de se reconstruire et de reprendre ses études. Ironie du sort, il est de nouveau interpellé en mars dernier par des policiers belges à Bruxelles qui le confondent une nouvelle fois avec son terrible homonyme. Immédiatement remis aux autorités françaises, il passe deux jours à la prison de Valenciennes, avant d'être transféré à Fleury-Mérogis. 

Selon le ministère de la Justice interrogé par L'Est républicain, des tests ADN ont été pratiqués car Mohamed Camara aurait déclaré "plusieurs fois" être bien l'homme concerné par le mandat d'arrêt. "Il n'aurait jamais dit une chose pareille, c'est invraisemblable et ridicule", s'indigne Me Berna. Et d'ajouter: "Avec un test ADN, l'affaire aurait été réglée en cinq minutes en me passant un coup de fil". Le conseil a fait une nouvelle demande de réparation alrois que le vrai pédophile, lui, court toujours.

À LIRE AUSSI

Image
Une allégorie de la Justice.
Seine-Maritime : trois mois de prison avec sursis et interdiction de détenir un animal pour le violeur de poule
Jugé par le tribunal correctionnel de Rouen (Seine-Maritime) mardi pour avoir entretenu une relation sexuelle avec une poule, un père de famille a écopé mercredi de tr...
30 mars 2017 - 16:09
Société
Image
Police-menottes-Illustration
Val-d'Oise : le "violeur à la montre" qui a agressé onze femmes arrêté à Osny dix ans après les faits
Il aurait violé onze femmes, la dernière en 2007, en les attirant dans des lieux isolés ou dans les bois. Un homme de 36 ans vient de passer aux aveux après avoir été ...
15 décembre 2016 - 13:24
Société
Image
Un palais de justice.
Lyon : Kamel Abas, le "violeur du 8e arrondissement", condamné à 18 ans de prison
Kamel Abbas, surnommé "le violeur du 8 arrondissement" de Lyon, a été condamné ce vendredi par la cour d'assises du Rhône à 18 ans de réclusion criminelle pour une sér...
23 septembre 2016 - 18:06
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.