Le numéro "anti-relou" retiré après des menaces de mort, un forum du site "jeuxvideo.com" pointé du doigt
La démarche n'a pas résisté à la manœuvre pour faire capoter le projet. Le numéro de portable "anti-relou" lancé par deux militants féministes –Clara Gonzales et Elliot Lepers– n'aura tenu que trois jours avant de devoir être retiré. La cause? Les deux instigateurs de cette démarche expliquent avoir reçu de nombreuses menaces de mort.
Pour rappel, ce numéro de téléphone devait être donné par les femmes victimes d'une drague si insistante qu'elle pouvait confiner au harcèlement. Le séducteur collant laissait ainsi sa victime tranquille croyant avoir son numéro. S'il envoyait ensuite un texto, il recevait en réponse automatique un message lui indiquant que son comportement était inapproprié. "Si une femme dit non, inutile d'insister" expliquait ainsi le SMS de retour.
En trois jours, ce ne sont pas moins de 30.000 SMS qui ont été reçus par le numéro, même s'il est difficile de savoir la part émanant d'authentiques hommes "lourds" et ceux venant de personne voulant juste tester le service "pour voir".
Mais ce sont surtout les menaces reçues par les deux militants qui les ont poussés à reculer: pas moins de 20.000 messages d'insultes ou de mort, des commandes de nourriture livrées à domicile en usurpant l'identité, et même un homme s'étant présenté chez l'un des deux militants en sonnant à sa porte avant de repartir.
Visiblement, certains harceleurs se sont coordonnées sur le forum "18-25" du site jeuxvideo.com, une plateforme de discussion célèbre où les loisirs vidéo-ludiques sont très loin d'être le seul sujet de conversation. Le forum est notamment célèbre pour avoir fait fuiter à plusieurs reprises des sujets du baccalauréat avant l'heure, pour avoir fait circuler parfois des coordonnées privées, et pour abriter de nombreux échanges particulièrement haineux à l'égard des féministes.
Contacté par Franceinfo, Cédric Page, l'un des responsables de Webedia qui hébèrge le site jeuxvideo.com explique que "ce forum est le premier réseau social chez les jeunes en France, et ce qu'on y trouve est simplement l'expression de cette jeunesse" et se "félicite tout de même que ces échanges aient lieu sur notre plateforme, où les efforts en termes de modération sont conséquents, plutôt que sur d'autres réseaux sociaux moins regardants à ce sujet". Une position qui ne va visiblement pas dans le sens des militants féministes qui, dans un communiqué, on souligné la responsabilité de Webedia dans le harcèlement dont ils s'estiment victimes.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.