Le sida n'existe pas pour sa mère : un bébé meurt en Russie faute de traitement

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 03 avril 2018 - 17:19
Image
La consigne de coucher les bébés sur le dos s'accompagne parfois d'un aplatissement de leur tête. A
Crédits
© JOEL SAGET / AFP/Archives
La mère, persuadée que le sida n'existe pas, a refusé les traitements à son bébé.
© JOEL SAGET / AFP/Archives
Un bébé séropositif de quatre mois est mort en Russie, ont fait savoir lundi les autorités. Sa mère, contaminée depuis des années, refusait tout traitement pour elle et son enfant, persuadée que le sida est un "mythe".

Dans une Russie où la prévention contre le sida fait polémique et où les idées complotistes se propagent, l'affaire tragique prend une connotation particulière. Un bébé séropositif de quatre mois y est décédé faute de traitement, ont fait savoir lundi 2 les autorités sanitaires russes.

L'enfant avait contracté le virus par sa mère, diagnostiquée cinq ans auparavant. Mais celle-ci avait refusé tout traitement pour elle et son enfant, arguant que le sida est un "mythe". Le bébé a succombé à une pneumonie.

Une enquête a été ouverte pour "homicide par imprudence". La mère risque jusqu'à deux ans de prison.

Lire aussi: Sida - de plus en plus d'idées fausses chez les jeunes, s'alarme Sidaction

Un tragique faits divers qui met en lumière l'impact que peuvent avoir les théories complotistes sur le sida. Il n'est en effet guère difficile de trouver de nombreux sites clamant qu'il n'existe pas, qu'il n'est pas lié au VIH ou qu'il n'est pas contagieux, et que tout le battage autour de la prétendue épidémie relève d'un complot visant à enrichir l'industrie pharmaceutique.

Des groupes dont les divagations ne seraient pas sans conséquence en Russie où plusieurs cas de décès par refus de soins ont été recensés ces derniers mois. En août dernier, une fillette de 10 ans avait ainsi succombé.

Par ailleurs, la Russie connaît depuis quelques années une recrudescence de l'épidémie. En 2016, l'Onusida (la branche des Nations unies qui lutte contre la maladie) notait que l’épidémie était en constante régression depuis son pic atteint en 1997. Mais en Europe de l’Est et en Asie centrale, elle  explose avec +57% de malades depuis cinq ans dont 80% des nouveaux cas signalés en Russie.

L'ONU critique notamment les choix de la Russie de se concentrer sur le traitement de la maladie. Dans un pays où les valeurs conservatrices restent puissantes, la prévention -notamment à l'attention des drogués ou de la communauté homosexuelle- est peu présente.

Selon l'OMS, fin 2016, on comptait dans le monde environ 36,7 millions de personnes vivant avec le VIH, dont 1,8 million de nouvelles infections. La maladie a fait 35 millions de morts à ce jour.

À LIRE AUSSI

Image
Des rubans rouges.
Sida : les ONG russes chargées de la prévention considérées comme "agents de l'étranger"
Alors que la Russie est particulièrement frappée par l'épidémie de Sida, les associations peinent à trouver des financements. Les autorités, déjà peu enclines à les so...
06 juillet 2016 - 16:03
Société
Image
Une étudiante de l'université de Witwatersrand présente un test d'autodépistage à des habitants du quartier pauvre de Hillbrow, au centre de Johannesburg (Afrique du Sud), le 19 mars 2018
Contre le sida, l'Afrique du Sud fait le pari de l'anonymat
Comment lutter contre les stigmatisations qui visent les malades du sida ? L'Afrique du Sud, le pays du monde le plus touché par l'épidémie, a relevé le défi en faisan...
27 mars 2018 - 10:42
Image
Le principe de la PrEP est de prendre des comprimés de Truvada tout en étant séronégatif, pour faire
Sida : la PrEP, prévenir en attendant de pouvoir guérir
"C'est magique. Chaque fois que je prends un comprimé, je pense à ceux qui n'ont pas eu cette chance", sourit François. Suivre un traitement préventif pour se protéger...
30 novembre 2017 - 12:57

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.