Les thanatopracteurs s'opposent à la levée d'interdiction de soins funéraires des morts du Sida
Selon un arrêté pris par le ministère de la Santé en juillet dernier, les personnes qui meurent en étant porteuses du VIH pourront, à partir de janvier 2018, bénéficier de soins funéraires. Ce qui n'était pas possible depuis 1986. Les patients atteints d'hépatites étaient également sous le coup de cette interdiction depuis 1998.
Mais si cet arrêté a été accueilli comme une "belle victoire" par Act Up-Paris et les autres associations de lutte contre le Sida, et également le conseiller régional d'Ile-de-France Jean-Luc Romero, il n'a pas été du tout accepté de la même manière par les thanatopracteurs, qui font tout pour y mettre un frein depuis bientôt deux mois.
Après 20 ans de combats !Les séropositifs ne sont plus discriminés après leur mort.Fin de l'interdiction des soins de conservation ! Enfin ! pic.twitter.com/TR4I3cvhP3
— Jean-Luc Romero (@JeanLucRomero) 20 juillet 2017
En effet, le 22 août, le SPTIS, syndicat de thanatopracteurs indépendants et salariés, a mis en ligne une pétition contre la décision de la ministre de la Santé Agnès Buzyn: "Les soins de conservation sont un procédé invasif, où le risque de piqûre ou coupure est réel, malgré le port des équipements de protection individuelle recommandés. (…) En l'absence de preuves scientifiques de la condition des virus dans un corps mort -les seules études portant sur l'air libre- les risques sont réels, sans possibilité de traitement curatif...".
Les thanatopracteurs se sont aussi inscrits en faux sur le caractère discriminatoire de cette interdiction qui, selon eux, n'a jamais empêché les familles de rendre un dernier hommage aux défunts. "Un dernier hommage est donc tout à fait possible contrairement à ce qui a été affirmé par Mr Romero. (…) Nous refusons le terme de discrimination".
A l'heure actuelle, ce mardi 29 après-midi, cette pétition a recueilli 335 signatures.
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