Méditerranée : plus de 3.400 migrants secourus en une seule journée
La tragédie a été évitée de peu. Des navires français et italiens ont permis, samedi 2, de secourir plus de 3.400 migrants qui voyageaient sur des embarcations de fortune au large de la Libye. La nouvelle a été annoncée le soir même par les gardes-côtes italiens qui ont déclaré avoir coordonné, depuis leur quartier général à Rome, le secours de 16 embarcations pour un total de 3.427 passagers recueillis.
Si ce bilan ne constitue pas un record, il est l'un des plus élevés de ces dernières années pour une seule journée. Au total, les opérations de samedi ont mobilisé quatre navires des gardes-côtes italiens, deux navires de la marine italienne, deux cargos, deux navires de la police douanière italienne, deux remorqueurs, et un patrouilleur français. Ce dernier a sauvé 217 personnes du naufrage.
Alors que certains des migrants secourus étaient attendus dans la nuit sur l'île italienne de Lampedusa, la plus proche des côtes africaines, la majorité devraient arriver ce dimanche soir en Sicile ou dans le sud de l'Italie. Le patrouilleur français devrait quant à lui débarquer ses migrants dans un port de Calabre.
Si la catastrophe a pu être évitée, cela n'a pas toujours été le cas. Aussi belle soit-elle, la mer Méditerranée a remporté le triste titre de route la plus mortelle du monde en 2014 et pourrait bien le regagner cette année. Au mois d'avril, la catastrophe du chalutier aura porté à plus de 1.500 le nombre de morts depuis le début de l'année parmi les migrants qui tentent de traverser la Méditerranée.
Face à ces nombreuses tragédies, où des centaines de migrants ont péri dans le naufrage de leurs embarcations, le Conseil européen a décidé de renforcer la présence de l'Union européenne en mer, afin d'éviter "toute nouvelle perte de vies humaines". Lancée en novembre 2014, l'opération Triton, qui a pour objectif d'aider l'Italie à contrôler ses frontières maritimes et récupérer les migrants sur des embarcations en perdition, a été prolongée jusqu'à la fin 2015 et dotée d'un budget de 18 millions d'euros.
L'Union européenne cherche également à combattre les passeurs en Méditerranée qui prospèrent sur fond de chaos en Libye, mais le secrétaire-général de l'ONU, Ban Ki-moon, a coupé court en disant "non" à une solution militaire.
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