Meurtre de Chloé, entre tristesse et polémique
La tragédie a dépassé le stade du simple fait divers. Le meurtre de la petite Chloé, mercredi 15 à Calais (Pas-de-Calais) a suscité l'indignation de la population bien sûr, mais aussi la polémique dans le monde politique.
Le corps de la fillette de neuf ans avait été retrouvé quelques heures seulement après son enlèvement en pleine rue. Très vite, un suspect a été arrêté. Il s'agit de d'un ressortissant polonais de 38 ans, Zbigniew Huminski, qui a avoué les faits.
L'homme avait déjà été condamné à deux reprises en France. Après avoir purgé sa peine, il avait été extradé en Pologne fin mars 2014. La justice polonaise lui reprochait des faits de cambriolage. Condamné à un an de prison en mars dernier, il avait pu fuir en France et commettre son crime.
Certains politiques ont décidé d'utiliser le drame pour illustrer leur propos. Le Front national y voit la preuve du "drame" de l'espace Schengen selon les mots de Florian Philippot. Marine Le Pen parle d'une conséquence de "la double peine imposée par Nicolas Sarkozy (qui) nous interdit d'expulser les criminels étrangers".
Une peine d'interdiction de territoire avait bien été prononcée contre Zbigniew Huminski mais invalidée par la justice française car le délit commis (extorsion) n'entraîne pas cette sanction. Ce qui n'avait pas empêché les autorités françaises de le renvoyer en Pologne dans le cadre d'une procédure d'extradition.
Les autorités polonaises l'ayant laissé en liberté, il a pu revenir en France, profitant de l'absence de contrôles aux frontières.
La deuxième charge est venue de l'UMP Laurent Wauquiez. Selon lui, le drame illustre le laxisme de la loi Taubira qui a notamment modifié le système de réduction des peines. Zbigniew Huminski a en effet fait cinq ans de prison au lieu de six.
Petit bémol cependant pour Laurant Wauquiez: la loi Taubira a été instaurée en août 2014, cinq mois après la libération du meurtrier présumé de Chloé. Il ne pouvait donc pas être concerné.
Quelques interrogations demeurent cependant sur cette affaire, notamment sur les errements des autorités polonaises qui ont laissé leur condamné quitter le pays.
Loin de ces considérations, plusieurs milliers de personnes s'étaient réunies jeudi 16 pour une marche blanche en hommage à la petite Chloé. Une second marche a eu lieu ce samedi 18 à Calais.
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