Meurtre à l'hôtel Bristol de Paris : qui est Ian Griffin, l'assassin présumé
Le procès de Ian Griffin s'est ouvert ce lundi devant les assises de Paris. La responsabilité pénale, et donc la personnalité, de cet homme d'affaires trouble est au cœur de ce procès. Soupçonné d'avoir assassiné sa compagne Kinga Legg dans la nuit du 25 au 26 mai 2009, dans la chambre 503 de l'hôtel Bristol, il risque jusqu'à 30 ans de prison.
Fils aîné d'une bonne famille -son père est architecte et sa mère désigneuse-, de Warrington, dans le nord-ouest de l'Angleterre, Ian Griffin a pourtant connu très tôt la violence familiale. Son père n'hésitait pas, à l'occasion, à corriger ses enfants à coups de poings, sa mère avait des accès de colère terrible.
Dislexique, le jeune Ian est un cancre. Tourmenté, atteint d'un profond mal de vivre et anxieux, le garçon est pourtant bel homme, athlétique et charismatique. Très vite, il s'aperçoit que l'une de ses seules forces réside dans le pouvoir d'attraction qu'il peut exercer sur ceux (et celles) qui croisent sa route.
A 15 ans, il quitte les bancs de l'école pour monter son salon de coiffure. Il le transforme ensuite en salon de bronzage, une idée lumineuse qui lui rapporte gros. Ian Griffin en profite et ouvre jusqu'à une vingtaine de magasins.
Mais Ian Griffin est attiré par ce qui brille, par la reconnaissance. Selon Le Nouvel Observateur, il s'est ainsi vanté un jour de "peser" plus de 46 millions de livres (60 millions d'euros) sur un site internet d'anciens élèves. "Je ne vais pas vous ennuyer en vous racontant mon incroyable réussite, j'aimerais juste vous dire que si l'un d'entre vous a réalisé une fraction de ce que j'ai accompli, bravo! Dans le cas contraire, contactez mon assistante personnelle pour avoir des conseils", s'enorgueillissait-il alors.
Un homme bling-bling, adepte de grosses cylindrées, de femmes, de luxe -ce qui vaut à ce tombeur aux yeux bleus le surnom de "Griffin Bond". Mais très vite, à force de vivre au-dessus de ses moyens et de laisser péricliter ses affaires, toutes ses sociétés –il en a eu jusqu'à 25– ont fini par être mises en liquidation judicaire. Griffin perd de sa superbe, sombre dans l'alcool et les anxiolytiques, vit aux crochets de ses parents.
C'est alors qu'il rencontre Kinga Legg, une belle et jeune femme d'affaires polonaise devenue richissime grâce à un talent inné pour le business. Elle quitte son mari pour lui, tombe éperdument amoureuse du bellâtre britannique et l'entretient grâce à sa fortune. Lui l'aime également, mais à sa manière. Il la trompe ainsi continuellement, notamment avec Tracy Baker, avec qui il est maintenant en couple. Mais très vite, la jalousie s'invite dans leur vie et, surconsommation d'alcool aidant, leurs disputes deviennent de plus en plus violentes... Jusqu'à ce soir de mai 2009 où Kinga Legg meurt, victime de trop de coups, trop violents.
Après s'être enfui des lieux du drame en prenant bien soin d'assurer ses arrières, Ian Griffin a très vite été rattrapé par la justice. Arrêté près du domicile de ses parents, il a été interné deux ans dans un institut psychiatrique en Angleterre, puis il a été extradé vers la France, où il a purgé deux ans de prison préventive avant d'être assigné à résidence dans les Vosges.
Jurant ne se souvenir de rien, arguant une perte de mémoire due au cocktail explosif qui coulait dans ses veines ce soir-là, Ian Griffin doit maintenant se justifier devant la cour d'assises de Paris, où il comparaît libre.
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