Le Beaujolais Bayrou nouveau est arrivé (1) (première partie)

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Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 15 décembre 2024 - 21:30
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Le beaujolais Bayrou Partie I
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Le Beaujolais Bayrou nouveau est arrivé (1) (première partie)
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 Édito brulot. Oui, en France, on en est réduit à faire, non pas du neuf avec du vieux, mais du vieux avec du vieux.

La preuve ! C'est François Bayrou, 73 ans, dinosaure de la politique française qui vient d'être nommé Premier Ministre par Emmanuel Macron.

Si ! Après Michel Barnier, 72 ans, nommé Premier Ministre par Emmanuel Macron en total mépris des résultats des élections européennes et législatives de 2024 ; à savoir pour continuer la politique catastrophique pour le pays qui est menée par Emmanuel Macron depuis sept ans, largement rejetée dans les urnes à ces deux occasions ; c'est François René Jean Lucien Bayrou qu'Emmanuel Macron a nommé Premier Ministre, vendredi 13 décembre 2024 : un professionnel de la politique encore plus vieux (73 ans) que Michel Barnier. Dès sa nomination, les critiques n’ont pas manqué de fuser de« margoulin » à « fou du roi depuis 2017 », un choix bien pire encore que celui de son prédécesseur.

nommination du fou du roi?

En effet, on doit reconnaître un mérite à Michel Barnier : il n'a jamais changé de positionnement politique. De ses 27 ans (début de sa carrière politique) jusqu'à ses 72 ans, il a toujours suivi la ligne mondialiste de soumission de la France à l'Union européenne, et de la vente à la découpe du pays (industrie, énergie, services publics, agroalimentaire, etc.) aux États-Unis. Alors que, à l'inverse, toute sa carrière politique durant, François Bayrou n'a fait que retourner sa veste, au gré du vent. C'est la pire girouette politique de l'Histoire en France. Après Manuel Valls, bien sûr. Celui que certains appelleraient « Manu la Tremblotte » a sévi dans cette discipline aussi à l'international, et avec le même succès.

Ah si ! L'excité Manuel Valls mis à part, aucune personnalité politique française n'incarne mieux, en vrai, « L'opportuniste » de Jacques Dutronc :

Exceptée sans doute Rachida Dati.

 

Une ex et peut-être à nouveau ministre de la Culture (2) qui a en commun avec François Bayrou, d'être dans l'attente d'un jugement, comme personne poursuivie, pour détournement de fonds. (chef délictuel auquel elle a ajouté celui d'emploi fictif).

Mis en examen pour détournement de fonds publics, c'est un plus, dans un CV, quand on veut être ministre d'Emmanuel Macron. Mais, c'est moins, tout de même, qu'un renvoi devant le Tribunal correctionnel, qui atteste qu'on a passé avec succès le cap de la simple mise en examen.

Et bien que, évidemment, avoir été reconnu coupable d'un délit puni de dix ans d'emprisonnement, c'est la référence absolue, dans la France de Macron, pour bénéficier des meilleures places dorées de la République ; celles grassement payées par les impôts des Français, comme Président du Conseil constitutionnel (comme Laurent Fabius) ou (un tantinet moindrement lucratif et prestigieux) membre dudit Conseil (comme Alain Juppé), ou Président de la Banque centrale européenne (comme Christine Lagarde) ; être renvoyé en correctionnelle pour détournement de fonds publics, c'est déjà super. En tout cas, visiblement, c'est le top du top, pour présenter, aux yeux d'Emmanuel Macron, toutes les qualités requises pour être le parfait Premier ministre d'Emmanuel Macron. Nous venons d'en avoir la démonstration.

Pardi !

François Bayrou a beau avoir été relaxé par le Tribunal correctionnel de Paris, du chef du délit justement de détournement de fonds publics ; comme le parquet général a interjeté appel contre ce jugement de relaxe, ce jugement est réputé n'avoir jamais existé. Et, dès lors, nous avons bel et bien, en France, depuis vendredi 13, un Premier Ministre en exercice accusé de détournement de fonds publics, et qui est en attente d'être jugé pour ce délit puni de dix ans d'emprisonnement.

Et, rappelez-vous, c'est cette accusation qui, en juin 2017, l'avait obligé à démissionner de son poste de ministre de la Justice, un mois à peine après avoir été nommé à ce poste par Emmanuel Macron. Et pourtant, il s'agissait alors seulement de sa simple mise en examen. Renvoyé en correctionnelle, c'est beaucoup plus grave. Renvoyé en correctionnelle, cela veut dire que les simples gros soupçons qu'il y avait au début de l'instruction, se sont transformés à la fin de celle-ci, en éléments probants suffisamment étayés pour justifier le renvoi de François Bayrou devant le Tribunal correctionnel (pareillement à Marine Le Pen et pour les mêmes faits : les assistants parlementaires). Et, d'ailleurs, c'est en ces termes que le Tribunal correctionnel de Paris a justifié « au fond » (éléments matériels) la relaxe qu'il a prononcée au bénéfice de François Bayrou :

« Nous avons la certitude qu'a minima François Bayrou était au courant de ces pratiques, sinon auteur de l'infraction, mais nous n'avons pas suffisamment de preuves pour le condamner. »

Ainsi, d'accord, c'est une possibilité, peut-être que, lorsqu'elle statuera sur le cas Bayrou en cause d'appel, la Cour d'appel de Paris aura la même appréciation des faits que le Tribunal correctionnel. Cependant, rien ne permet d'affirmer qu'elle n'en décidera pas autrement. Qu'elle considérera, elle, que les éléments de preuve qui figurent au dossier, suffisent pour dire et juger François Bayrou coupable de détournement de fonds publics.

Affaire à suivre, donc.

On peut considérer, qu’avec cette nomination de celui qui a été à sa botte depuis 2017, Emmanuel Macron a quasiment pris tous les pouvoirs. C’était son dernier degré de liberté avant de faire pleinement usage de l’article 16. François Bayrou, incarnation politique du en-même temps, du retournement de veste, de l'échec permanent et dans tous les domaines contribuera-t-il à faire comme si Emmanuel Macron avait les pleins pouvoirs.  De looser XXL toutes catégories, oui, c'est cet homme qu'Emmanuel Macron a nommé Premier Ministre.

Ce n'est pas moi qui le dis aujourd'hui, c'est Pascal Praud qui l'a dit ce vendredi :

« La ligne directrice de son parcours politique. Ne rien faire sinon trahir. Trahir par intérêt, trahir pour un portefeuille. Enfant de Yabo, Judas et Talleyrand...  » 

Ceci après avoir cité en référence l'excellente analyse résumée de Simone Veil sur le sujet : « Bayrou : c'est pire que tout ! Je connais son passé, ses trahisons successives. »

Et Pascal Praud n'est pas le seul à avoir à l'encontre de François Bayrou, ce jugement lui sans appel. LFI se faisait remarquer une fois encore en annonçant que le parti déposerait une motion de censure en cas de nomination de François Bayrou

Hormis les lèche-bottes « premiers de cordée » d'Emmanuel Macron que sont Gérald Darmanin et Gabriel Attal, et aussi ce gentil toutou du RN de Jordan Bardella (« J'aboie mais je ne mords pas », Jordan Bardella affirmait qu’à priori, il n’y aurait pas de censure !), tout le monde regrette la nomination de François Bayrou à Matignon : 

 

 Et, je les comprends.

La liste des retournements de veste ou trahisons en tous genres opérées par François Bayrou est incroyablement longue. Tellement longue, que si je vous en fais état céans, en plus du reste que j'ai à vous dire sur le sujet, cet édito sera trop long à lire d'une seule traite.

C'est la raison pour laquelle je l'ai segmenté en deux parties.

Voilà pour la première, et à tout de suite pour la seconde.

 

1) et, franchement, ce « Beaujolais Bayrou nouveau », il a comme un arrière-goût de picrate, mis en bouteille après une maturation dans une cuve nettoyée avec l’eau des égouts. C'est un tord-boyaux à ce point indélicat pour tout un chacun et dangereux pour la santé, qu'à choisir, quitte à s'empoisonner, on aurait préféré trinquer avec du « Tapanel Supérieur. » Oui : le « spécial » de la réserve au père Grégoire. Un vin blanc mélangé avec du « Miror », un détergent pour inox, chromes, cuivres et argenteries, que Bernard Blier, alias « Monsieur Piche », le patron cocu du bar où la scène a lieu, fait ingurgiter à Jean Gabin, alias « Archimède le Clochard », dans le film éponyme, pour l'empoisonner : « Si t'en crèves pas, mort au cocu ! »

2) si Rachida Dati est de nouveau « re-nommée par Emmanuel Macron » ministre de la Culture sous l'ère Bayrou ; à savoir après l'avoir été sous l'ère Attal et sous l'ère Barnier ; on aura une confirmation supplémentaire du fait que la maîtresse (féminin de « maître ») ès-dominante de Nicolas Sarkozy qu'elle a su se montrer (seule membre de ses Gouvernements qui pouvait se permettre de lui faire fermer son clapet), aurait su se procurer des dossiers compromettants sur le couple Macron. Rappelons qu’un carton archive a été récupéré dans la résidence de Trump à Mar el Lago en Floride. François Bayrou aurait-il évoqué ces dossiers pour imposer à Emmanuel Macron de le nommer Premier Ministre, à moins qu’il n’ait menacé de retirer le soutien d’un certain nombre de députés centristes. Un jeu d’échec…

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