Migrants de calais : 1.000 euros d'amende requis contre un passeur britannique
Une simple amende de 1.000 euros a été requise jeudi à Boulogne-sur-Mer contre le Britannique poursuivi pour avoir tenté de faire passer en Angleterre une fillette afghane de la "Jungle" de Calais. Au même moment, sur le terrain de cet immense bidonville, où vit toujours cette enfant, les migrants commençaient à quitter une zone du camp sous la pression des autorités.
"Si le tribunal ne retenait pas la première poursuite (pour aide au séjour illégal, ndlr), il devrait retenir celle de mise en danger de la vie d'autrui", sanctionnée par une peine de 1.000 euros d'amende, a estimé le procureur, Jean-Pierre Valensi. "Parce que la fin ne justifie pas les moyens. Ce n'est pas parce qu'on veut aider une enfant qu'on peut l'aider en mettant sa vie en danger", a-t-il ajouté.
A la barre, Robert Lawrie, ancien soldat devenu chef d'entreprise, s'est excusé à plusieurs reprises: "C'était irrationnel, je n'ai pas bien réfléchi. J'ai essayé de faire en sorte qu'elle puisse rejoindre sa famille qui habitait à seulement huit miles de Leeds où j'habite". "Ce que j'ai fait était stupide, j'étais émotionnellement épuisé. Je suis désolé", a-t-il dit, apparaissant très ému.
L'affaire remonte à l'été dernier quand l'homme commençait à se rendre dans la "Jungle", désireux d'aider les migrants. Il y rencontre le père d'une petite Afghane. Selon le prévenu, le père lui a demandé d'emmener son enfant de quatre ans dans le nord de l'Angleterre, où il a de la famille. Le Britannique est arrêté par la police des frontières française fin octobre; les chiens de la police découvrent également deux Erythréens adultes à l'arrière de sa camionnette, cachés, selon lui, à son insu. Poursuivi pour aide au séjour irrégulier, il risquait jusqu'à cinq ans de prison et une amende de 30.000 euros.
Dans une salle d'audience pleine ce jeudi 14, où de nombreux journalistes et curieux ont dû rester debout, il a dit ne pas avoir eu de contacts avec la famille de la fillette vivant en Grande-Bretagne, et n'avoir eu que leur adresse pour l'y amener. "Si j'avais eu une voiture, je ne l'aurais pas mise dans le coffre. Mais avec ma camionnette, elle avait de la place et c'était plutôt confortable pour elle et elle était en sécurité", a-t-il dit, affirmant qu'il ne devait pas être rémunéré pour ce transport.
A une trentaine de kilomètres plus à l'est, dans la "Jungle" de Calais, où vit encore cette fillette avec son père, les migrants commençaient jeudi 14 à quitter tentes et baraquements installés sur une bande de 100 mètres jouxtant la rocade portuaire et les habitations. Les autorités souhaitent libérer cette bande appelée à devenir une zone plane et déboisée permettant une meilleure visibilité aux forces de l'ordre pour éviter les intrusions des migrants sur l'autoroute. Les migrants tentent régulièrement d'envahir cette rocade pour monter à bord des camions embarquant pour Douvres.
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