Mise en examen du lycéen qui avait braqué sa professeure avec une arme factice

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Par Juliette MONTESSE avec Anne LECH'VIEN à Créteil - Paris (AFP)
Publié le 21 octobre 2018 - 17:40
Mis à jour le 22 octobre 2018 - 08:44
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Le commissariat de police des Lilas, le 16 octobre 2018 en Seine-Saint-Denis
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© Bertrand GUAY / AFP
l'élève filmé en train de braquer sa professeure avec une arme factice dans un lycée de Créteil a été mis en examen.
© Bertrand GUAY / AFP

La vidéo a suscité l'indignation jusqu'au sommet de l'Etat et conduit le gouvernement à annoncer un "plan d'actions": l'élève filmé en train de braquer sa professeure avec une arme factice dans un lycée de Créteil a été mis en examen dimanche soir.

Cet élève du lycée Édouard-Branly de Créteil (Val-de-Marne), qui aura 16 ans le mois prochain, a été mis en examen dimanche soir pour "violences aggravées" et remis en liberté avec des mesures de contraintes provisoires, a indiqué le parquet de Créteil. Il sera jugé ultérieurement par un juge des enfants.

La vidéo relayée sur les réseaux sociaux, qui a suscité au cours du week-end de nombreuses réactions politiques, montre un adolescent debout dans une salle de classe, brandissant un pistolet près du visage de l'enseignante tout en lui demandant de l'inscrire "présent" au cours. Arrivé en retard, il contestait que l'enseignante le note comme absent.

Sur ces images tournées jeudi, cette professeure de biotechnologie, assise devant un ordinateur, semble plus lasse que paniquée, alors qu'un certain chahut est perceptible dans la classe. Elle a porté plainte le lendemain, accompagnée de sa hiérarchie, a précisé le rectorat de Créteil. Elle a alors déclaré qu'elle ne savait pas si l'arme était factice, selon une source proche du dossier.

Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer et Christophe Castaner, qui vient d'être nommé place Beauvau avec l'ambition affichée d'une politique de fermeté, ont annoncé la réunion la semaine prochaine d'un "comité stratégique" pour un "plan d'actions ambitieux" contre les violences visant les enseignants.

Dans un communiqué commun, les deux ministres ont condamné "les menaces et avanies" subies par l'enseignante ainsi que la diffusion de la vidéo, où le visage de l'enseignante n'est pas flouté.

"Le lien fort que nous voulons construire avec Jean-Michel Blanquer entre la police, la gendarmerie et l’Éducation nationale sera la meilleure réponse", a déclaré le ministre de l'Intérieur, en marge d'une rencontre avec des policiers à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).

"L'école c'est le berceau de la République" et "nous irons mètre carré par mètre carré reconquérir la République", a assuré le ministre.

- "Sanctions disciplinaires" -

Samedi soir, le président Emmanuel Macron avait demandé aux deux ministres de prendre "toutes les mesures" pour que ce type d'incident ne se reproduise pas, jugeant "inacceptable" de menacer un professeur.

L'adolescent soupçonné d'avoir brandi la réplique d'arme s'était rendu avec son père au commissariat vendredi.

Un autre adolescent de 16 ans, suspecté d'avoir introduit l'arme factice dans l'établissement, avait été interpellé vendredi à son domicile, placé en garde à vue puis remis en liberté sans poursuites samedi, l'arme de la vidéo s'avérant être un pistolet à billes.

Des poursuites ont aussi été engagées contre X pour l'enregistrement et la diffusion de la vidéo, dont l'auteur n'avait pas encore été identifié dimanche, a indiqué le parquet.

"Trop souvent dans le passé il y a eu un certain laxisme, notamment parce qu'il y avait des politiques du chiffre pour essayer d'avoir le moins de conseils de discipline possible", a estimé M. Blanquer lors d'un point presse à son ministère.

"Les sanctions disciplinaires (...) seront très fermes", a-t-il assuré plus tard sur LCI.

Un conseil de discipline est prévu au sein du lycée à la rentrée des vacances de Toussaint, la sanction la plus grave que l'élève pourrait se voir infliger étant une exclusion définitive, selon le rectorat.

Parmi les réactions politiques, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est dite "troublée" par "la nonchalance de la professeure, comme si c'était banal".

"C'est extrêmement inquiétant sur que ce vivent ces professeurs en zone Rep et Rep+" (écoles primaires et collèges d'éducation prioritaire et prioritaire renforcée dans des quartiers défavorisés), a-t-elle ajouté au micro du Grand jury RTL/LCI/LeFigaro.

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a pour sa part estimé, sur LCI, que "notre société subit un véritable 'ensauvagement'", en dénonçant le "laxisme" du gouvernement.

Didier Sablic, professeur depuis près de 25 ans au lycée Edouard-Branly, avait expliqué samedi que "ce n'est pas un lycée qui est habitué à ce genre de choses". Il y existe, selon lui, "beaucoup de projets" et de "travail avec les élèves sur la communication et le respect".

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