Nord : ils traquent un pédophile et le passent lourdement à tabac, ils sont condamnés
Ils l'ont cherché. Ils l'ont trouvé avant la police. Et ils ont fait justice à leur manière, ce que justement le tribunal leur reproche. Deux majeurs (accompagnés d'un mineur qui n'était pas jugé) ont été reconnus coupables par le tribunal correctionnel de Valenciennes d'avoir gravement passé à tabac un pédophile, David Duée, alors qu'ils le traquaient et qu'ils avaient fini par le dénicher caché dans un renforcement situé sous le pont d'Escautpont (Nord). Les deux accusés majeurs sont respectivement le père et l'oncle d'un jeune garçon victime d'attouchements sexuels en août 2014 à Raismes, à proximité.
L'homme qui a reçu les coups qui lui ont fracturé plusieurs côtes et l'ont envoyé deux semaines en soins intensifs s'appelle David Duée. Le 5 mai, il a été condamné par une cour d'assises à 16 ans de prison pour des agressions sexuelles pédophiles en état de récidive. Il avait refusé de se déplacer à son procès. Mais il était bien présent devant le tribunal de Valenciennes, cette fois-ci au rang des victimes.
Les trois auteurs des faits admettent avoir déniché et frappé David Duée. Mais ils ont expliqué à la cour avoir agi en état de légitime défense. Pénétrant avec une lampe torche dans la cache, qui s'apparentait à une grotte sombre, ils ont surpris David Duée, assurant qu'il était armé d'une bombe lacrymogène et d'une matraque télescopique.
Les trois hommes parviennent à immobiliser David Duée avant qu'il ne se serve de ses armes. Jusque-là, le tribunal a expliqué que la légitime défense était encore admissible. Mais c'est lorsque le pédophile a été neutralisé que les faits dérapent. "Les nerfs" expliquera laconiquement l'un des accusés. Alors que David Duée est immobilisé, il est roué de coups. A tel point que le mineur a reconnu qu'il a dû vérifier si le satyre respirait encore avant d'appeler les secours.
La défense expliquera que les deux accusés n'ont "rien fait d’autre qu’avoir une attitude de citoyen" espérant la clémence des juges et la relaxe, du fait du statut de parents de victimes d'attouchements sexuels et d'un casier judicaire vierge.
Les deux hommes ont finalement été condamnés à une peine a priori clémente: six mois de prison avec sursis. Les deux accusés ont néanmoins annoncé leur intention de faire appel.
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