"Papa, ne fais pas ça" : premier jour éprouvant au procès de l'électricien qui a égorgé au couteau sa femme enceinte et ses deux petits garçons
Lundi 3 s'est aux assises du Val-de-Marne à Créteil le procès du "papa de l'horreur". Les jurés, face à des faits dont la lecture est insoutenable, doivent essayer de comprendre ce qui a poussé ce père de famille moldave un matin d'été 2014 à égorger ses enfants avant de massacrer son épouse de 17 coups de couteaux. Cette dernière était enceinte de leur troisième enfant, une grossesse proche du terme lorsqu'elle est tombée sous la lame de son mari meurtrier.
Le premier jour d'audience a d'ailleurs été éprouvant pour ceux qui assistaient aux débats. Premier moment fort, celle du membre de la police criminelle, pourtant rompu aux scènes de meurtre, qui a témoigné de l'horreur à laquelle il a assisté en arrivant sur les lieux. Et de l'autopsie abominable où, sur la table du légiste, reposaient Anthoine 5 ans et Raphaël 18 mois, égorgés par leur papa. Et surtout Tina, l'épouse poignardée qui portait encore dans son ventre la petite fille qui aurait du naître quelques semaines plus tard.
L'audition du père, elle, s'est faite dans un mélange de sanglots et d'explications étranges. Une dispute avec sa femme, sur fonds de problèmes financiers et, selon les enquêteurs la pression exercée par une épouse qui "tenait les rênes du ménage". C'est donc a priori sur un coup de folie furieuse que Sébastien, après avoir avalé son café du matin, se saisit d'un couteau et exécute froidement, à l'arme blanche, sa petite famille.
Après le crime, le mari meurtrier a fui en Allemagne, se retranchant dans une chambre d'hôtel de Francfort. Là, il aurait pensé à se suicider avant de renoncer. Il a expliqué à la barre avoir entendu dans sa tête la voix de son petit Anthoine, égorgé quelques jours plus tôt, qui lui disait "papa, ne fais pas ça" sans que l'on sache exactement s'il parlait de son envie d'en finir ou d'une supplication du petit garçon au moment où son papa lui ôtait froidement la vie à coups de couteau. L'homme repassera finalement la frontière pour se rendre.
Aucune explication à l'issue de cette première journée sur ce qui a pu réellement déclencher cette barbarie dans le petit deux pièces familial du Perreux-sur-Marne. Lors de l'instruction, Sébastien avait expliqué qu'il avait décidé de commettre le triple meurtre en évoquant "Dieu" et le fait qu'il est "devenu un numéro et les numéros n'ont pas droit à des sentiments". Ces déclarations et l'audition à la barre n'éclairent pas vraiment sur ce qu'il s'est passé dans l'esprit de l'électricien moldave. La famille de Tina, en larmes dans l'assistance à l'écoute des évocations de la boucherie, va devoir encore supporter le récit macabre chaque jour, jusqu'à vendredi jour du verdict. L'accusé risque la perpétuité.
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