Paris : polémique autour des "rochers anti-migrants" de la porte de la Chapelle
Certaines associations d'aide au migrant y voient un moyen de cacher la misère des migrants, la Ville de Paris invoque notamment des futurs travaux. Mais quelles que soient les motivations, dans les deux cas l'effet de ces rochers de la discorde est le même: ils empêchent les migrants qui avaient coutume de s'installer porte de la Chapelle, notamment sous un pont, de continuer à y dormir.
Ils sont nombreux chaque jour et chaque nuit à trouver abris dans cette zone, autour du centre d'accueil ouvert à proximité en novembre dernier, mais qui depuis est déjà exploité au maximum de ses capacités. De nombreux "recalés" errent donc aux alentours en attendant une éventuelle place.
Mais vendredi 10, d'imposants rochers ont été installés sur les lieux de ces campements de fortune. Une décision que dénonce notamment le collectif Solidarité migrants Wilson qui apporte de la nourriture aux migrants. Cité par franceinfo, il dénonce notamment une volonté de "rendre invisible les migrants", avançant également que ceux-ci serait régulièrement dispersés par la police.
À Paris (Porte de la Chapelle), la mairie fait poser des pierres pour empêcher les SDF et les migrants de dormir. Ce monde me dégoûte. pic.twitter.com/3VdpKrOtUc
— Salem (@Ibn_Sayyid) 13 février 2017
La mairie de Paris quant à elle reconnaît que l'objectif était bien d'empêcher la constitution ou reconstitution de campements, mais invoque d'autres motivations que la simple volonté de "cacher" les migrants.
Elle affirme ainsi dans L'Express que ces rochers ont été installés "afin d'éviter des campements de rue, qui ne rendaient service à personne", "pas de manière vindicative", ainsi que pour "éviter les problèmes de passeurs". Autre argument, les futurs travaux liés au réaménagement de la petite ceinture et d'extension de la ligne T3B du tram entre les portes de la Chapelle et d'Asnières. Lesquels vont nécessiter "de manière imminente" la destruction de ce pont.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.