Policiers tués à Magnanville en 2016 : un homme en garde à vue
Le jihadiste Larossi Abballa a-t-il agi seul lors de l'assassinat d'un policier et de sa compagne dans leur pavillon de Magnanville (Yvelines) en juin 2016? La question est désormais posée avec l'arrestation lundi d'un proche du tueur, dont l'ADN a été identifié sur la scène du crime.
Comme l'a révélé le journal Le Parisien, un homme de 24 ans, "dont l'empreinte génétique a été retrouvée sur l'ordinateur" du couple, a été interpellé lundi matin aux Mureaux (Yvelines), selon des sources judiciaire et proche de l'enquête.
Mohamed Lamine A., connu pour sa radicalisation, avait déjà été placé en garde à vue dans ce dossier en avril mais remis en liberté au bout de trois jours. Selon une autre source, il devait être présenté au juge d'instruction lundi en fin d'après-midi.
L'enquête doit établir si la présence de son ADN à Magnanville signifie ou non qu'il était présent sur place lors de l'attaque. Et si oui, a-t-il pu s'enfuir avant l'intervention du Raid qui avait abattu Larossi Abballa?
Ce 13 juin 2016, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant adjoint du commissariat des Mureaux (Yvelines), et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif d'un commissariat voisin, avaient été assassinés à coups de couteau par Abballa, qui avait revendiqué son acte au nom du groupe État islamique (EI) en direct sur les réseaux sociaux.
Mohamed Lamine A, qui n'est pas fiché S, "faisait partie du cercle restreint de Larossi Abballa", selon une des sources proches du dossier. Son grand frère est l'une des deux personnes mises en examen dans ce dossier, soupçonnées d'avoir fourni une aide logistique à Abballa.
- Téléguidé -
Le nom du petit frère apparaît déjà dans un autre dossier possiblement en lien avec l'attaque de Magnanville: en septembre 2016, Mohamed Lamine A. a été mis en examen dans l'enquête sur le commando de femmes soupçonné d'avoir préparé un attentat à la voiture piégée près de la cathédrale Notre-Dame, à Paris, trois mois après le double assassinat de Magnanville.
Alors compagnon de Sarah Hervouët, une des principales suspectes, il avait été mis en examen pour le délit de "non-dénonciation d'un crime terroriste". Il était le premier en France à être poursuivi sous cette qualification, créée par la loi antiterroriste du 3 juin 2016. Il avait été libéré en janvier 2017 après quatre mois de détention provisoire.
En avril, il avait été à nouveau placé en garde à vue, tout comme Sarah Hervouët et la soeur d'Abballa, cette fois dans l'enquête sur Magnanville.
Les liens entre le double assassinat de Magnanville et l'attentat avorté de ce commando de femmes ont été mis en lumière par les enquêteurs via la figure de Rachid Kassim: considéré comme l'un des propagandistes francophones les plus dangereux du groupe Etat islamique (EI), il était en contact avec Abballa et le commando de femmes via la messagerie cryptée Telegram. Il est suspecté d'avoir téléguidé les deux attaques depuis la zone irako-syrienne où il s'était réfugié.
Sarah Hervouët avait auparavant été la "promise" de Larossi Abballa, puis d'Adel Kermiche, l'un des deux jihadistes qui ont tué un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, le 26 juillet 2016.
Quant à Kassim, il a vraisemblablement été tué courant février dans un bombardement de la coalition contre l'EI près de Mossoul, en Irak, selon des sources américaines et françaises.
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