Près d’un homme sur six serait attiré sexuellement par les enfants, révèle une étude universitaire australienne
Très surprenants résultats d'un sondage rendu public cette semaine dans l'hémisphère sud : 15,1 % des hommes australiens reconnaissent avoir une attraction sexuelle envers les enfants et 9,1 % admettent avoir commis un délit de nature sexuelle sur des mineurs, tel est le résultat d'une étude réalisée par l’université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW Sydney, The University of New South Wales en anglais) en collaboration avec les Jesuit Social Services.
Un panel, représentatif à l’échelle nationale, de 1945 australiens hommes, âgés de 18 ans à 65 ans, a été tiré au sort et interrogé anonymement pour mener une étude qui révèle que près d’un australien adulte sur 6 est attiré sexuellement par les enfants. Et il ne s’agit pas d’un questionnaire fantaisiste inventé en dépit du bon sens par une bande de “complotistes”. Non, le rapport qui dévoile cette inquiétante réalité est le fruit d’une recherche menée par la très sérieuse UNSW, considérée comme une des meilleures universités australiennes pour l’excellent niveau de ses centres de recherche. Les travaux ont été dirigés par le docteur Michael Salter, professeur agrégé de criminologie à l’École des sciences sociales de l’UNSW et expert en matière d’exploitation sexuelle des enfants et de violences sexistes.
Un monsieur Tout-le-monde, bien sous tous rapports, que “vous ne suspecteriez jamais”
Interrogée par le site d’information news.com.au, Julie Inman Grant, commissaire à ESafety, organisme australien indépendant de régulation pour la sécurité en ligne, qualifie le rapport de l’UNSW de “sobre et pénible”. “L'abus des enfants n'est pas un problème qui peut être relégué comme un problème qui se produit ‘ailleurs’. Nous devons faire face à la réalité très inconfortable et terrible que l'abus sexuel des enfants se produit dans nos quartiers, nos communautés, nos maisons, et en ligne », alerte-t-elle.
Le docteur Salter explique quant à lui à Caitlin Fitzsimmons de The Sydney Morning Herald, que “l’objectif de cette étude a été d’inverser le cours des choses et d’attirer l’attention sur les hommes, dans la société, qui font du mal aux enfants et n’attirent jamais l’attention du système judiciaire pénal”.
En effet, l’étude révèle que le profil classique du pédocriminel qui passe au travers des mailles du filet est un monsieur Tout-le-monde, bien sous tous rapports, que “vous ne suspecteriez jamais”. Il est souvent marié, a des revenus confortables et travaille fréquemment avec des enfants. L’étude révèle aussi que, si quelques jeunes majeurs reconnaissent un passage à l’acte pédocriminel, la majorité des pédophiles “actifs” est d’âge plus mûr.
Le docteur Salter se justifie d’avoir centré son étude uniquement sur les hommes par le fait que les femmes sont rarement pédocriminelles et que quand c’est le cas, c’est généralement parce qu’elles se rendent complices des hommes.
4 % des hommes interrogés auraient des relations sexuelles avec des mineurs de 10 ans s’ils étaient certains de ne pas être pris
Dans le détail, lors de l’étude, 10,2 % des hommes interrogés ont reconnu une attirance sexuelle envers les enfants, sans passage à l’acte, 4,9 % ont avoué une attirance sexuelle envers les enfants et une activité pédocriminelle et 4,2 % ont avoué une activité pédocriminelle alors qu’ils n’ont pas d’attirance particulière pour les enfants.
Les chercheurs ont considéré comme s’étant rendu coupables d’activités pédocriminelles les hommes ayant admis avoir :
- Regardé volontairement de la pédopornographie ;
- Flirté ou eu des conversations d’ordre sexuel avec des enfants sur Internet ;
- Utilisé une webcam pour des activités sexuelles avec des mineurs ;
- Eu des activités sexuelles en personne avec des enfants ;
- Payé pour des interactions sexuelles en ligne, des vidéos ou des images sexuelles impliquant des mineurs.
5,7 % des hommes interrogés reconnaissent qu’ils auraient des relations sexuelles avec des enfants de 12 à 14, 4,6 % avec des enfants de 10 à 12 ans et 4 % avec des enfants de moins de 10 ans, s’ils étaient certains de ne pas se faire prendre.
L’étude révèle aussi que 4,2 % des hommes étant passés à l’acte ont été exposés à de la pédopornographie quand ils étaient mineurs et le docteur Salter estime qu’il y a un lien direct entre la pornographie et les abus sexuels sur les enfants. Il estime que le contrôle de l’âge des personnes ayant accès à la pornographie est un problème crucial.
Par ailleurs, les pédocriminels consomment souvent de la “pornographie violente et déviante”.
Au-delà d’une apparente réussite sociale, l’étude révèle que ces hommes sont plus susceptibles que les autres d’être sujets à l’anxiété, à la dépression et à une consommation excessive d’alcool, et qu’ils ont souvent vécu des expériences négatives dans leur enfance. Ils sont également actifs en ligne, notamment sur les médias sociaux, utilisateurs d’applications cryptées et de cryptomonnaies, et consommateurs de pornographie comportant de la violence ou de la bestialité. Le rapport insiste sur leur fréquentation importante de sites utilisés par les adolescents comme Instagram, et sur leur usage d’applications cryptées comme WhatsApp et Telegram, où leur comportement est invisible pour les agents chargés de faire respecter la loi.
De telles applications sont “du miel pour les délinquants sexuels s’en prenant aux enfants” et un risque grave pour la sécurité publique, conclut le docteur Salter.
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