Prétendue agression islamiste aux cris d'"Allah Akbar" à Montreuil : Richard Sautour devant le tribunal
L'affaire avait fait grand bruit à l'époque: un paisible et charitable bénévole des Restos du Coeur, agressé dans les locaux de l'association par un homme "de type africain" et une femme "voilée", armées d'un couteau et d'une hache aux cris de "Allah Akbar, chien d'infidèle".
Les faits remontent au 1er juillet 2016. Au petit matin, les secours trouvent Richard Sautour, gérant bénévole des Restos du cœur de Montreuil, en banlieue parisienne, dans les locaux de l'association, un couteau fiché dans l'abdomen. Il leur raconte avoir été agressé par un couple. Le bénévole explique aussi aux enquêteurs avoir déposé plainte quelques mois plus tôt, après avoir reçu une lettre de menace dans laquelle était notamment écrit: "Dieu est grand, sale chien de franc-maçon".
Rapidement, des sources policières locales appellent "à la prudence". Absence de témoin, éléments trouvés sur place: rien ne corrobore la version de celui qui se présente comme une victime.
La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne est chargée de l'enquête ouverte par le parquet de Bobigny pour tentative d'homicide volontaire. Mais, quatre jours plus tard, c'est le responsable associatif qui est lui-même placé en garde à vue, soupçonné d'avoir tout inventé.
En novembre dernier, la justice avait renvoyé le procès de cet homme de 59 ans, pour "dénonciation de crime ou délit imaginaire", afin de permettre une expertise médico-psychologique et une enquête de personnalité.
Jeudi 10, il comparaissait donc devant le tribunal de Bobigny et a dû faire face aux incohérences de son récit. La scène qu'il décrit est digne d'un "film d'action" comme le soulèvera la procureur de la République au moment des réquisitions. Il se fait attaquer à la hache puis au couteau, riposte, met hors d'état de nuire l'homme puis se fait planter à plusieurs reprises par la femme. Le récit est impressionnant, d'autant plus que le bénévole est handicapé et souffre d'une invalidité à 79% causée par un grave accident de la route.
Reste le détail de la hache, sur laquelle l'ADN de l'épouse de Richard Sautour, a été retrouvé. Il explique à la cour: "Je l'avais ramené de chez moi six mois auparavant". La juge interroge: "Où était la hache pour que l'homme la prenne?". "Il devait l'avoir avec lui car elle n'était plus au local. On se l'était fait voler deux ou trois mois avant", répond-il. Vol pour lequel il n'a pas porté plainte...
La justice a requis six mois de prison contre l'ex-gérant et l'a également accusé de "manquer de respect à toutes les victimes d'attentat". Le tribunal rendra sa décision le 15 juin.
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