Prison des Baumettes : la page Facebook des détenus fait polémique
Si les conditions de détentions des prisonniers sont parfois considérées comme atroces, des détenus de la prison des Baumettes à Marseille viennent de nous prouver le contraire. Créée il y a quelques semaines par certains prisonniers de l'établissement, une page Facebook, nommée "MDR o Baumettes", vient de créer le buzz.
Alimentée en photos et vidéos pendant la semaine de Noël, la page, supprimée mercredi 31 par l'administration pénitentiaire, montrait plusieurs dizaines de détenus photographiés à visage découvert. Tout sourire, certains s'affichaient dans l'enceinte de la maison d'arrêt en possession de liasses de billets, de drogues, ou encore de téléphones portables. Publiées ce lundi matin dans le quotidien régional La Provence, les photos ont suscité de vives réactions.
"C'est une provocation. C'est lamentable de voir ça au sein des détentions", a déploré au micro de BFMTV Catherine Forzi, du syndicat pénitentiaire Force Ouvrière. "La sécurité n'existe plus aujourd'hui. On ne peut plus fouiller les détenus depuis l'article 57 (de la loi pénitentiaire de 2009, NDLR), et c'est la porte ouverte à tout, tout rentre au sein de la prison. On voit cela aujourd'hui, mais on ne sait pas ce qui pourrait rentrer un autre jour. Ca devient dangereux", a-t-elle ajouté.
Pour sa part, David Cucchietti, le secrétaire local de la CGT-pénitentiaire a dénoncé les conditions de travail des surveillants. "Quand on voit ça, on est démoralisés", a-t-il regretté. "Les surveillants vont être montrés du doigt alors qu'on ne peut rien faire. On est tellement en manque de personnel… on est surmenés", a-t-il déclaré.
Après cette découverte, une enquête a été ouverte. "On a tout de suite pris des dispositions après la découverte de cette page Facebook en ouvrant une enquête administrative et en saisissant le procureur de Marseille", a indiqué Philippe Perron, le directeur interrégional de l'Administration pénitentiaire de Marseille. Dans un communiqué, le Syndicat pénitentiaire des surveillants non gradée (SPS) a quant à lui demandé "une fouille générale du centre pénitentiaire de Marseille".
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