Procès : les soutiens au bijoutier de Nice se mobilisent
Ce sera évidemment le cœur du procès, la question majeure, qui s'ouvre ce lundi 28, que devra trancher le jury populaire de la cour d'assises des Alpes-Maritimes. Stéphane Turk, bijoutier d'origine libanaise de 72 ans, a-t-il abattu Anthony Asli, 19 ans, en état de légitime défense?
Le 11 septembre 2013, le jeune homme, aidé d'un complice –Ramzy Khachroub, qui a écopé depuis de 10 ans de prison ferme– agresse le commerçant au moment où celui-ci ouvrait sa boutique à Nice. Il était 8h45. Les deux individus brutalisent le bijoutier et font main basse sur son argent. Ils enfourchent ensuite un scooter mais Stéphane Turk sort de sa boutique, un pistolet automatique (détenu sans autorisation) dans la main et tire à trois reprises. Le jeune malfrat s'effondre, mort.
Le procès ne se focalisera pas sur la notion de légitime défense, bien définie dans la loi (voir ici), mais sur les conditions du tir mortel. Stéphane Turk assure avoir ouvert le feu une première fois sur le scooter. Anthony Asli se serait alors retourné, fusil à la main, ce qui aurait poussé le commerçant à tirer de nouveau. Si cette version est avérée, la légitime défense pourrait être retenue. Problème: aucune image ne semble la confirmer (ni donc alimenter la thèse du bijoutier tirant sur un agresseur ne présentant plus de danger). Les témoignages, eux, sont contradictoires.
Voir aussi: Légitime défense? Un buraliste du Tarn remis en liberté
Stéphane Turk pourra au moins compter sur une forte communauté de soutiens qui se sont manifestés dès le début de l'affaire. La page Facebook Soutien au bijoutier de Nice affiche ainsi le chiffre conséquent de 1,3 million de followers. De nombreuses pétitions de défense"au bijoutier de Nice" ont fleuri sur Internet, avec des fortunes diverses, mais montrant un soutien dont ne peut se targuer la partie civile.
Cette dernière appelle d'ailleurs la justice à ne pas se laisser influencer par cette lame de fond: "Même si l'opinion publique a déjà rendu son verdict, même si la pression qu'elle exerce sur la justice est considérable, la justice ce n'est ni Facebook, ni Twitter, ni l'opinion publique. L'approbation même massive des réseaux sociaux ne donne aucune légitimité à un justicier autoproclamé" a déclaré l'avocat de la famille du braqueur.
Stéphane Turk comparaîtra libre. Depuis l'affaire, il n'a jamais été placé en détention provisoire, un cas rare pour un suspect mis en examen pour homicide volontaire.
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