Prostitution sur Vivastreet : information contre X pour "proxénétisme aggravé"

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La rédaction de France-Soir
Publié le 31 mai 2018 - 14:51
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Le site Vivastreet est visé par une enquête préliminaire pour "proxénétisme aggravé", après le dépôt
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© DANIEL MIHAILESCU / AFP/Archives
L'enquête préliminaire a débouche sur une information judiciaire pour "proxénétisme aggravé".
© DANIEL MIHAILESCU / AFP/Archives
Dans le collimateur depuis plus d'un an, le site Vivastreet voit l'étau se resserrer avec l'ouverture d'une information contre X pour "proxénétisme aggravé" après une enquête préliminaire. Le site n'est pas encore officiellement accusé, mais la justice soupçonne que sa rubrique d'annonces payantes serve de plateforme à forte visibilité pour le marché de la prostitution.

L'enquête préliminaire s'est achevée, et l'outsider du marché de la petite annonce en ligne (derrière le géant LeBonCoin) risque de se retrouver dans de sales draps. Vivastreet se retrouve au cœur d'une affaire de proxénétisme, pour des annonces de sexe tarifés sur ses pages, une pratique interdite car pouvant s'apparenter à une manière de tirer profit de la prostitution (qui, pour rappel, n'est pas interdite en France). Officiellement, même si le site est dans une mauvaise passe, il n'est pas soupçonné car le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire "contre X".

C'est en février 2017 qu'une enquête préliminaire s'est penchée sur la rubrique pour "adultes" du site (baptisée Erotika). Les annonces d'escort, pour lequel il n'est pas illégal de faire de la publicité tant qu'elles se cantonnent à de "l'accompagnement", cachaient souvent des propositions de sexe tarifé. Or, si une annonce sur Viastreet pour vendre sa tondeuse où ses services de professeur de piano est un service gratuit, il fallait débourser 79,99 euros par mois pour la rubrique Erotica.

France-Soir avait d'ailleurs noté (voir ici) que des annonces pour de simples rencontres dans la partie gratuite du site pouvait rapidement déboucher sur une proposition de rencontre tarifé. Celles sitiuées en "premium", si elles proposent en théorie des prestations qui jouent sur la corde raide ("massage", "relaxation"...) ne laissent guère de doute sur la réalité des pratiques sans les afficher explicitement.

©Capture d'écran Vivastreet, rubrique Erotica, le 31 mai 2018

Selon une enquête publiée par Le Monde, la seule rubrique Erotica, qui ne représente qu'une modeste partie des annonces du site, générait entre 40% et 50% du chiffre d'affaires de Vivastreet.

Le code pénal punit le proxénétisme avec des peines allant jusqu'à sept ans de prison et 150.000 euros d'amende. Quand il est "aggravé" (victime mineures, avec violence, en bande organisée…) les peines grimpent à dix ans de prison et 1.500.000 euros d'amende.

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