La prostitution coûterait 1,6 milliard d'euros par an à la société française
Le rapport est une réponse des associations de protection des prostitués à ceux qui voient dans la prostitution une source de richesses pour les Etats. Selon ce document, la prostitution coûterait 1,6 milliard d'euros par an à la société française.
Le rapport a été réalisé par l'association le Mouvement du nid en collaboration avec la société d’experts Psytel et financé par la Commission européenne. En 2014, celle-ci avait proposé aux membres de l'UE d'intégrer le chiffre d'affaires de la prostitution dans le calcul de leurs richesses, cela faisant gonfler le PIB. Ce montant est estimé à 3,2 milliards d'euros par an en France. L'étude dénonce cette vision qui ne tiendrait pas compte des importants coûts financiers et humains que la prostitution a pour la société française.
Premier et principal coût que générerait la prostitution: l'évasion fiscale. L'argent dépensé par les clients des prostitués ne serait pas réintroduit dans le circuit de consommation. Au moins 45% serait envoyé à l'étranger. De plus, l'argent dépensé pour les services de prostitués ne l'est pas pour des biens ou services soumis à l'impôt. Ce seraient ainsi 853 millions d'euros qui seraient soustraits aux recettes fiscales de la France.
A cela il faut ajouter 311 millions d'euros par an pour ce que l'étude appelle le "coût humain". Ce principe suppose d'appliquer aux viols, violences et même à la surmortalité des prostitués, une "valeur préjudicielle". Par exemple un préjudice de 22.500 par an pour un prostitué victime d'un viol. De même le "coût" des suicides et meurtres des prostitués est estimé à environ 200 millions d'euros.
Des chiffres qui restent cependant symboliques puisqu'ils supposent que le préjudice subi par une personne représente systématiquement une valeur pécuniaire pour l'ensemble de la société.
De manière plus pragmatique, le rapport avance le chiffre de 58 millions d'euros pour le "coût social direct". Autrement dit les dépenses liées à l’hébergement d’urgence, les allocations sociales et les actions de prévention et d’accompagnement. Ce sont également 86 millions d'euros qui seraient engloutis par les soins médicaux et 35 millions pour l'action de la police, de la justice et du système carcéral liée à la prostitution et au proxénétisme.
Certains pays européens prennent déjà en compte les revenus générés par la prostitution dans le calcul de leur PIB. En France, l'Insee s'y était refusée au motif que "la prostitution s’apparentait moins à une prestation de services librement consentie qu’à une exploitation des plus précaires".
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