Quand Jawad Bendaoud écrit au juge : "je n'ai rien à voir avec Daech"
Il se livre. Suite à sa mise en examen mi-décembre dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 13 novembre, Jawad Bendaoud, le logeur de Saint-Denis, a pris la plume depuis sa cellule de prison à Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour écrire une missive adressée à l'un des juges chargé de l'affaire. Dans cette lettre de 18 pages, que s'est procuré L'Obs, il clame encore une fois son innocence expliquant n'avoir aucun lien avec les terroristes. "A aucun moment je n’ai senti une ambiance terroriste ou dangereuse dans la location de l’appartement. (…) Je suis conscient d'avoir hébergé les pires assassins que la France n'a jamais connu, mais à aucun moment je me suis associé, je n'ai vu de mes yeux des armes," a confié l'homme, avant de lâcher: "je n'ai rien à voir avec Daech, ni de loin ni de près".
Largement moqué sur les réseaux sociaux en raison de ses propos lors d'une interview accordée à BFMTV, Jawad Bendaoud est également revenu sur sa petite "notoriété" qu'il n'a jamais souhaitée. "Je n'ai pas demandé à être filmé par ce foutu cameraman, il m'a entendu dire aux policiers que j'étais le loueur de l'appartement, il a allumé sa caméra si j'avais su ce qu'aurait causé cet interview je n'aurais jamais parlé," a-t-il déclaré précisant avoir été sali. "Je suis passé d'une vie normale à une vie d'enfer en une fraction de seconde. Mon nom de famille a été sali, je fais l'objet de parodie, de blague".
Déjà condamné pour homicide involontaire, Jawad Bendaoud avait été soupçonné par ses codétenus de s'être radicalisé. Ce qu'il dément formellement dans cette lettre. "Je n'ai jamais prié, la dernière fois que j'ai prié, j'avais 16 ans et mon père en était la seule raison. Je n'ai jamais fréquenté une seule mosquée, je fais tout ce qu'un bon musulman ne fait pas".
Malgré cette énième tentative de clamer son innocence, un point l'accable encore. Le 3 novembre dernier, un numéro belge l'avait contacté sur son portable, soit dix jours avant les attentats. Bien que l'interlocuteur n'ait toujours pas été identifié, il a en revanche été prouvé que ce dernier était en contact avec une autre personne en Belgique, dont le lien avec les terroristes a été établi. Le soir des attentats, ce mystérieux interlocuteur se trouvait aux abords du stade de France, puis dans le XIe et le XVIIIe arrondissement de la capitale. Pour l'heure, Jawad Bendaoud n'a toujours pas pu fournir la moindre explication.
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