Refus d'inhumer un bébé rom : "bouleversé", le Défenseur des droits pourrait se saisir du dossier
Le refus du maire de Champlan, dans l'Essonne, d'inhumer un bébé rom dans le cimetière de sa ville "faute de place" n'en finit pas de provoquer l'indignation. A tel point que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a informé ce dimanche qu'il pourrait bien se saisir du dossier. "Sur un plan humain, je suis bouleversé, stupéfait par cette nouvelle, a-t-il déclaré sur France Inter. "En même temps, en tant que Défenseur des droits, dans une situation comme celle-là, je dois avoir toutes les informations pour juger".
La petite Maria Fransesca, née à Longjumeau en octobre et dont les parents vivent dans un campement à Champlan, a été victime dans la nuit du 25 au 26 décembre de la mort subite du nourrisson. Le décès a été constaté à l'hôpital de Corbeil où elle avait été transportée par les secours. Les parents avaient donc demandé au maire de leur commune, Christian Leclerc (divers droite), la permission de faire enterrer leur enfant à Champlan. L'édile avait alors refusé, prétextant mercredi dans les colonnes du Parisien que "priorité est donnée à ceux qui paient des impôts locaux".
Cette décision a d'abord été critiquée par de nombreuses associations qui l'ont qualifiée de "raciste", "xénophobe" ou encore "ignoble", avant d'être dénoncée par la classe politique. Sur Twitter, Laurence Rossignol, secrétaire d'Etat à la famille, s'est insurgée contre "une inhumaine humiliation", tandis qu'Alexis Bachelay, député (PS) des Hauts-de-Seine, et Nathalie Goulet, sénateur (UDI) de l'Orne, ont exprimé leur "nausée" sur le réseau social.
Face à la polémique provoquée par l'affaire, Jacques Toublon compte donc "obtenir des informations et les points de vue de tous –et peut-être agir", a-t-il expliqué, ajoutant que la question des "discriminations devant la mort" avait déjà été prise en compte dans le passé par le Défenseur des droits. "Il est clair qu'il y a dans cette affaire des questions de droit", a-t-il déclaré.
Le Défenseur des droits peut notamment mettre en œuvre des "solutions contraignantes" pour "recommander à l'administration de prendre des sanctions contre une personne physique ou morale, publique ou privée, soumise à autorisation ou agrément administratifs, qui serait à l'origine d'une discrimination", est-il expliqué sur son site internet.
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