Romain Garnier, le champion de natation devenu djihadiste
A la mi-décembre, huit djihadistes français, dont certains jouaient un rôle majeur au sein de l'Etat islamique, ont été arrêtés en Syrie par des combattants kurdes. Parmi eux se trouvait Romain Garnier, un jeune homme de 30 ans originaire de Vesoul (Haute-Saône). Il était parti en zone irako-syrienne avec sa femme pour rejoindre les rangs de Daech. C'était en 2014.
C'est via les médias que son père a appris la nouvelle. "C’est un soulagement de savoir qu’il a été capturé. Il ne pourra pas revenir commettre l’irréparable en France ou ailleurs", a-t-il déclaré à l'Est Républicain précisant que toute la famille était "dévastée". Né à Vesoul où il a passé une partie de son enfance, Romain Garnier était un jeune garçon passionné de sport. Il est d'ailleurs apparu, à plusieurs reprises, dans les colonnes du quotidien à la suite de nombreuses prouesses sportives en natation.
Côté caractère, il s'agissait d'un "gamin assez introverti, qui ne parlait pas facilement", a confié son père précisant qu'il "ne voyait le mal nulle part, il était peut-être trop gentil et influençable. Il y avait une faiblesse quelque part: ceux qui l’ont recruté ne sont pas dupes". Il a toutefois indiqué qu'il ne savait pas exactement à quelle date il s'était converti à l'islam ni celle à laquelle il s'était radicalisé. En revanche, son père s'est rappelé d'un instant qui l'avait profondément marqué, le moment où il avait pris conscience du problème.
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"C’était au moment de l’affaire Merah, qui m’avait vraiment choqué. J’ai lui ai dit ce que j’en pensais, mais il s’est braqué contre moi et m’a menacé. Pour lui, je m’en prenais à sa religion", a-t-il déclaré précisant qu'il avait ensuite alerté les services de renseignement par peur d'une éventuelle dérive. "Ils ont fait ce qu’ils ont pu, je ne leur reproche rien, mais on ne peut pas intervenir tant qu’il n’y a pas eu de délit. On aurait dû prendre les choses en mains bien plus tôt au niveau politique: le salafisme, ce n’est pas nouveau".
Rapidement, les relations entre père et fils se sont dégradés au point qu'ils en sont venus à un point de non retour. Après avoir tenté de lui faire entendre raison, son père est devenu l'une des cibles de son fils: "Il m’a traité de mécréant, on en est venu aux mains". Il a ensuite appris le départ de son fils en Syrie via des articles de presse et depuis, il n'a plus eu de nouvelles. Il sait simplement qu'il participait à des vidéos de propagande dans lesquelles il appelait d'autres Français à rejoindre Daech. Visiblement, il lisait également des communiqués audio.
Parmi les djihadistes arrêtés le 17 décembre dernier se trouvait également Thomas Barnouin, un djihadiste français connu pour ses liens avec Mohamed Merah ou Fabien Clain. Il était qualifié de "cadre", "mentor" ou de "gourou" de l'Etat islamique.
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