Sonia Imloul, ancienne responsable d'une cellule de déradicalisation, est jugée pour détournement de fonds publics
Sonia Imloul est jugée ce lundi 13 au tribunal correctionnel de Paris pour détournement de fonds publics, travail dissimulé et blanchiment. Les faits remontent à l'année où elle a été en charge d'une structure de déradicalisation à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.
Entre l'automne 2014 et l'été 2015, Sonia Imloul était responsable d'une structure chargée de déradicaliser des jeunes tentés par le djihad mais aussi d'accompagner leurs familles.
La Maison de la prévention et de la famille avait pour but d'accueillir des familles envoyées par la préfecture de police de Paris. Pas moins de 35.000 euros avaient alors été alloués à l'association sous forme de subvention, dont 20.000 euros auraient été utilisés pour payer le loyer de l'appartement qui servait alors à l'accueil des familles.
Mais le reste de l'argent n'aurait pas servi à payer les employés. Alors que la responsable assurait que l'association employait une dizaine de juristes, psychologues ou éducateurs, ils étaient en réalité moitié moins. Et beaucoup d'entre eux étaient en réalité des stagiaires, trois des employées n'auraient même jamais été payés.
Certains ont aussi indiqué que certaines pièces étaient sous-louées à des étudiants.
"Elle a accueilli plus de journalistes que de familles" déplore Julien Rival, étudiant recruté par l'association aujourd'hui parmi les parties civiles. Alors que Sonia Imloul assurait avoir aidé 20 voire 30 jeunes, le juriste lui a affirmé que seulement trois jeunes avaient été pris en charge et qu'une quinzaine de familles dont les enfants étaient déjà partis faire le djihad avaient été soutenues.
A l'automne 2015, les employés non payés ont alors donné l'alerte à la préfecture, l'association a ensuite été immédiatement fermée. Sonia Imloul devra répondre publiquement aux accusations pour la première fois ce lundi 13.
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