Téléfilm sur l'attentat au Bataclan : une pétition pour dire non
Le drame à l'écran. Porté par France 2, le tournage d'un téléfilm sur la tuerie du Bataclan a débuté à Paris il y a quelques jours et devrait s'achever le 22 décembre prochain. Une production de 90 minutes orchestrée autour d'une grande histoire d'amour avec au casting Sandrine Bonnaire et Simon Abkarian.
Mais, sans grande surprise, les réactions des internautes n'ont pas tardé et nombreux sont ceux qui ont exprimé leur colère et leur désaccord avec ce besoin de toujours "tout romancer". Même son de cloche du côté des familles des victimes. En colère à l'encontre de cette démarche, Claire Peltier, la compagne de David Perchirin (décédé au Bataclan le soir du 13 novembre 2015), a décidé de réagir, lançant une pétition sur Internet pour demander à France Télévisions de renoncer à ce projet.
Interrogée par France-Soir, elle a expliqué les raisons de son incompréhension. "Nous sommes encore dans une période de douleur et de deuil, ravivée chaque année lors de la période anniversaire. Ce n'est pas un processus qui se termine rapidement. Je suis choquée d'apprendre qu'à peine deux ans après, un téléfilm est déjà en train d'être réalisé", a-t-elle confié expliquant ne pas comprendre la raison pour laquelle ils ont fait ce choix aussi tôt.
"En général, il y a un temps de décence un peu plus long. Peut-être que cela ne me fera plus rien dans quelques années mais là, ça m'a fait réagir. Il existe tellement d'autres sujets de fiction intéressants à présenter à nos chers téléspectateurs pour les attirer devant le poste. Pourquoi fait-on celle là?", s'est-elle interrogée.
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Quant au synopsis, Claire Peltier n'en revient toujours pas. "Le sujet présenté me paraît assez indécent. S'ils le veulent bien, on va leur raconter ce que nous avons vécu dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015. Il y a un énorme décalage. Cette nuit-là était extrêmement traumatique, c'était une nuit d'horreur", a-t-elle conclu expliquant qu'il ne fallait pas "raviver les peines" et jouer avec "leur douleur".
Pour le moment, près de 1.500 personnes ont signé la pétition.
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